Marie (J.-B.)

Manager le projet par la synthèse

Les collaborations entre ingénieurs et architectes

Thèse de doctorat en Aménagement et architecture au sein de l’école doctorale ED SHS "Sciences de l’Homme et de la Société" - Cachan - Val-de-Marne et du Laboratoire de Recherche de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles. Thèse soutenue le 12 mars 2018.

12 mars 2018 / Travaux universitaires

"Que ce soit dans ses objectifs, son organisation, ses outils ou ses techniques, le projet en architecture subit des transformations profondes. Certaines découlent des politiques publiques, liées notamment à l’environnement, d’autres d’une maîtrise croissante du rapport qualité-coût, d’autres encore des innovations constructives et de l’essor du numérique, d’autres enfin de l’évolution du cadre des marchés publics, à l’exemple de la conception-réalisation."

"Dans ce contexte, on observe des pratiques de pilotage et de gestion des projets plus complexes dans lesquelles l’architecte n’est plus le seul à détenir la compétence de synthèse. Cette dernière, au contraire, prend des formes plus partagées dans lesquelles l’ingénieur occupe une place croissante. Pourtant, celle-ci reste peu décrite et mal connue, ou limitée dans sa définition à la synthèse d’exécution définie par la loi n° 85-704 du 12 juillet 1985, dite loi MOP (maîtrise d’ouvrage publique).

Caractériser les conditions d’exercice de la synthèse et ses impacts sur les processus de projet est l’enjeu de cette thèse. Nous nous intéressons ici à un aspect, certes circonscrit, mais décisif pour la réussite du projet, à savoir les modalités de collaboration entre ingénieurs et architectes : formes de pensées et d’organisation, outils de représentation, divergences et convergences de leurs actions.

L’analyse porte sur le partage de la dimension architecturale et constructive dans huit situations de synthèse issues de trois cas d’étude : la Maison Hermès à Tokyo, la station d’assainissement Seine-Aval à Achères, la Fondation Louis Vuitton à Paris. Par une observation sur le terrain et par des entretiens menés auprès d’ingénieurs et d’architectes, ce travail met en avant deux types de résultats :

1) une caractérisation des situations de synthèse qui précise le rôle des représentations, dont trois types sont identifiés : les représentations spécifiques, les représentations échangées et les représentations partagées ;

2) une évaluation des incidences de la synthèse sur le pilotage et le management des projets.

Ces résultats mettent en lumière de nouvelles modalités de collaboration entre ingénieurs et architectes et de gestion de projet qui, sans être totalement représentatifs des projets menés en loi MOP, sont susceptibles de les rendre plus efficients."

Voir en ligne : le résumé de la thèse sur le site de theses.fr