Chadoin (O.)

Être architecte : les vertus de l’indétermination

De la sociologie d’une profession à la sociologie du travail professionnel

Editions Pulim, Limoges, 2013 (2007, 1ère édition).

1er novembre 2013 / Livres

La sociologie des professions et du travail, des architectes pointe généralement la faiblesse de la cohésion professionnelle de ce groupe et ses difficultés à faire valoir une « compétence » spécifique lui permettant maintenir et d’imposer clairement sa position dans la division sociale de l’acte de construire.

Pourtant les architectes maintiennent leur place dans ce champ. Ils auraient même plutôt tendance à y développer une « multipositionnalité ». Ce livre propose donc d’abandonner la volonté de caractériser la « compétence » ou « l’identité professionnelle » des architectes, pour comprendre comment ils parviennent à maintenir leur présence dans l’univers de la construction. Comment le titre d’architecte et les conceptions qui lui sont associées fonctionnent comme un capital mobilisable par ces derniers pour poursuivre leur existence et se maintenir comme « professionnels ». L’hypothèse centrale de l’ouvrage est que, loin d’une « déprofessionnalisation » ou d’une « mutation d’identité », les architectes font montre d’une grande faculté d’adaptation liée au capital symbolique attaché à leur titre. Cette mobilisation du groupe professionnel pour maintenir et faire valoir sa place est décrite sous le terme de « travail professionnel » entendu comme un regard sur les pratiques renvoyant à deux dimensions : à la fois travail de production du bâti architectural et travail de production d’une identité professionnelle, celle d’architecte.

Olivier Chadoin, sociologue, est enseignant à l’ENSA de Bordeaux et chercheur au Let-Lavue CNRS 7218. Il a notamment publié La ville des individus (L’Harmattan, 2004), Activités d’architectes en Europe : nouvelles pratiques (avec T. Evette, éd. de La Villette, 2004) et Du politique à l’œuvre, systèmes et acteurs des grands projets architecturaux et urbains (avec P. Godier et G. Tapie, Ed. de l’Aube, 2000).

Sommaire

Préface
Introduction

Partie I. De la sociologie d’une profession à la sociologie du travail

Chapitre 1. De l’objet aux acteurs de sa production : la profession
Chapitre 2. Acteurs et mécanismes de la production architecturale : une sociologie du travail

Partie II. La profession en « action » : Analyse d’un dispositif de projet

Chapitre 1. La mise en place d’un projet
Chapitre 2. Acteurs et fonctions : la mise en place du dispositif
Chapitre 3. La coordination : une fonction d’architecte ?

Partie III. L’architecte dans l’espace de la maîtrise d’œuvre

Chapitre 1. L’espace de la maîtrise d’œuvre : lieu de la lutte des places
Chapitre 2. Fonctions, métiers et professions : « tensions » internes à la maîtrise d’œuvre
Chapitre 3. Spécialisation, interprofessionnalité, qualification, métiers d’articulation : évolutions de l’espace de la maîtrise d’œuvre
Chapitre 4. Les métiers de l’assistance à la maîtrise d’ouvrage : une fonction de « traduction » ?

Partie IV – Les architectes dans les marchés de la réhabilitation : une entreprise de « réhabilitation symbolique »

Chapitre 1. Les marchés de « l’existant » : différenciation économique et différenciation sociale
Chapitre 2. Discours sur l’action et mobilisation professionnelle : une « réhabilitation symbolique
Chapitre 3. Une construction sociale du marché

Conclusion
La profession comme « volonté et représentation »
De l’action professionnelle à l’identité professionnelle

Orientations bibliographiques
Sigles et abréviations

Voir en ligne : présentation du livre sur le site des éditions