Rencontres Ramau 2012

Les métiers de l’architecture et de l’urbanisme

à l’épreuve de l’implication des habitants et des usagers

22 et 23 novembre 2012, amphithéâtre 11, ENSA Paris-La Villette - 144 avenue de Flandre, 75019 Paris.

22 novembre 2012

L’injonction au développement d’un urbanisme et d’une architecture durables et une attention accrue vis-à-vis des performances économiques, environnementales et sociales des produits bâtis introduisent des exigences nouvelles à l’égard des acteurs professionnels et institutionnels. [1] Ce changement nourrit des interrogations sur la capacité des dispositifs et des organisations de production à traiter des problématiques nouvelles souvent plus complexes. Les difficultés se traduisent notamment par la nécessité d’intégrer des configurations d’acteurs plus vastes aux expertises diverses et d’inventer de nouvelles modalités de travail et de coopération des professionnels. Depuis peu, ces interrogations sont accentuées par l’apparition ou la résurgence de l’habitant, de l’usager, du citoyen comme figure d’un processus de production participatif.

Programme des rencontres 22-23/11/2012
Résumés des contributions
Programme Assemblée Générale du Ramau
Bulletin d’inscription rencontre Ramau

Dans un souci de démocratisation de l’action publique, de recueil et de prise en compte des « savoirs d’usages » ou d’adhésion au projet, des pratiques de conception expérimentant des approches concertées ont été mises en place en France. Elles sont particulièrement repérables dans le cadre de la fabrication de quartiers « durables ». Par ailleurs, des opérations d’habitat collectif se sont davantage ouvertes aux usages et mobilisent des habitants (riverains, futurs acquéreurs ou occupants) pour recenser les attentes, et parfois les impliquer dans le projet. A la suite de la loi SRU, les pouvoirs publics ont précisé le cadre réglementaire de la concertation pour les projets urbains par la mise en place de procédures, de chartes et de conventions créant ainsi les conditions pour une multiplication des expériences. Pour autant, les pratiques d’implication des habitants et usagers se diffusent-elles plus largement ? Les méthodes de programmation, de conception et de gestion, sont par exemple bousculées par des enjeux de sobriété énergétique ou de multifonctionnalité urbaine exacerbant la dimension participative.

A travers la question des méthodes et outils, c’est aussi le modèle hiérarchique « descendant » qui est interrogé par une vision multipolaire et négociée du monde de l’architecture et de l’urbanisme. Une telle vision invite à analyser à la fois le rapport entre les acteurs professionnels, institutionnels et ceux liés à l’usage (associations d’habitants, entreprises locales, usagers, gestionnaires, exploitants, etc.) et le rapport entre les acteurs traditionnels qui augmentent en nombre et inventent de nouvelles formes de partenariat. Dans la recherche d’un urbanisme "de projet", de nouveaux modes de négociation s’instaurent ainsi que de nouveaux rapports de force entre acteurs publics et privés.

Ainsi, alors que les acteurs locaux, élus et professionnels, se montrent assez souvent réticents à intégrer les habitants et usagers en amont et dans la continuité du processus, il convient de dresser un état des transformations en cours tant pour comprendre les difficultés à mettre en place de telles démarches que pour accompagner les maîtres d’ouvrage, leurs assistants et leurs mandataires dans une transformation des ingénieries de projet.

Les travaux récents de recherche ouvrent largement leurs problématiques à la question de la gouvernance des projets de quartier et de bâtiment prenant souvent ceux-ci comme cadre opérationnel de la transformation des pratiques. Pour autant, il continue à manquer une vision de synthèse sur la manière dont les systèmes d’acteurs et les groupes professionnels se sont adaptés pour intégrer ces nouvelles exigences et les démarches qu’elles engendrent. Du point de vue des pratiques professionnelles dans le champ de la maîtrise d’œuvre et des services qui viennent en appui à la maîtrise d’ouvrage, il est intéressant de mieux connaître le profil des acteurs qui se sont sentis concernés, la manière dont ils ont acquis les savoirs et savoir-faire spécialisés requis, le type de commande qui les mobilise, la définition de la prestation spécifique qu’ils ont alors à fournir et sa rémunération, ainsi que les démarches et processus par lesquels les compétences acquièrent leur légitimité.

Texte de l’appel à télécharger

Notes

[1Dans le cadre du programme de travail que s’est fixé le Réseau Ramau, cet appel fait suite au séminaire portant sur l’évolution des activités professionnelles et des processus de projet liée au développement durable. Rencontre Ramau 2011, « Les pratiques de conception architecturale et urbaine : évolutions et perspectives face aux enjeux du développement durable », Grande Arche de La Défense, 25 novembre 2011.