Fauveaud (G.)

Produire la ville en Asie du Sud-Est

Les stratégies socio-spatiales des acteurs immobiliers à Phnom Penh, Cambodge

Thèse de doctorat soutenue sous la direction de Thierry Sanjuan, Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2013.

13 février 2013 / Travaux universitaires

"Cette thèse de doctorat en géographie urbaine s’intéresse au redéploiement des marchés immobiliers résidentiels depuis le début des années 1990 à Phnom Penh, capitale du Cambodge. Trente ans après la fin du régime khmer rouge, qui pratiqua un véritable " urbicide ", le tissu urbain de la ville se transforme rapidement au rythme d’investissements importants de la part de promoteurs locaux et étrangers. La construction de nouveaux projets urbains privés de grande ampleur témoigne de l’intégration de l’économie cambodgienne à la globalisation et aux logiques de production urbaine régionale, portées par des acteurs privés à la recherche de nouveaux marchés immobiliers émergents où investir leurs capitaux. Ces processus cachent cependant une réalité locale plus complexe, où la conquête des espaces urbains s’organise autour d’une compétition acerbe entre différents groupes sociaux et familiaux. En centrant notre recherche sur le marché résidentiel au sein des espaces périphériques, ce travail cherche à dessiner les contours d’une production urbaine locale métissée, qui s’appuie sur des logiques de transfert et de réappropriation de nouveaux modes de construction des villes sud-est-asiatiques. Au sein de ce cadre d’analyse, il paraît nécessaire de considérer l’immobilier comme une activité citadine collective formant un champ socio-économique particulier. En ce sens, la production de nouveaux espaces de vie en périphérie est tributaire des stratégies résidentielles des habitants et de la gestion des territoires municipaux par les autorités locales. L’organisation hiérarchisée des acteurs du champ immobilier apparaît à l’étude des différents capitaux qu’ils sollicitent pour réaliser leurs objectifs. La conquête des espaces urbains par différents acteurs, de l’habitant au promoteur professionnel, transcende ainsi les échelles d’analyse. Il n’est plus question de distinguer le formel de l’informel, le public du privé, mais bien de relever, en considérant l’espace comme une ressource et un capital, les complexes articulations entre les réalités socio-spatiales locales et l’organisation du marché du logement, qui produisent des espaces urbains singuliers à Phnom Penh."

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