29/05/17 - Appel à contribution - La ville standardisée

lundi 29 mai 2017

Appel à contribution pour la revue en ligne Les annales de la recherche urbaine, n°113, intitulée "La ville standardisée".

"Dans les opérations contemporaines d’aménagement observées à une large échelle internationale, l’impression de standardisation est telle qu’il est parfois difficile de différencier un nouvel espace public d’un autre, un nouveau quartier d’un autre. On a souvent l’impression de voir ici et là les mêmes « solutions » mises en œuvre : la reconversion de friches industrielles en espaces culturels, les transformations des berges en lieux conviviaux, l’utilisation des mêmes matériaux et formes architecturales dans les éco-quartiers, sont ainsi progressivement devenues des « figures imposées » de l’aménagement urbain. De plus, le recours à un petit nombre d’équipes, de « starchitectes », participe également de cette impression de standardisation : de grands équipements publics manifestes jouent ici et là le rôle de signal qu’une ville est entrée dans la compétition métropolitaine internationale."

Ce numéro souhaite aborder la standardisation de la production urbaine selon trois axes de questionnement :

1) Les formes urbaines résultant de cette standardisation

Un certain nombre de villes sont devenues des références dans le champ de l’urbanisme. Si celles-ci sont déjà bien documentées observe-t-on des territoires émergents qui se constituent en modèles ?

Autre questionnement, l’internationalisation des enjeux mis à l’agenda des politiques urbaines (développement durable, compétitivité métropolitaine) participe-t-elle à l’émergence de modèles de villes ou de formes urbaines fortement décontextualisés ? A quelles conditions peut-on parler de « ville générique » ?

Cette standardisation touche jusqu’à des secteurs qui y échappaient a priori : ainsi, dans les démarches d’aménagement urbain portées par de jeunes collectifs d’architectes et urbanistes revendiquant une pratique « alternative
 » de la conception urbaine, on semble voir émerger une forme de standardisation se traduisant par une matérialité propre à ces démarches (recours à des constructions provisoires permettant d’organiser des événements, espaces plantés pauvres, utilisation du graffiti comme mise en scène des paroles habitantes, etc). Peut-on parler de « référents urbains alternatifs » ?

2) La standardisation des processus de production urbaine

Dans le contexte de néo-libéralisation des politiques urbaines, les partenariats publics-privés sont aujourd’hui au cœur des processus d’action publique. En s’intéressant au rôle des entreprises et du secteur financier, on peut apporter un éclairage nouveau sur l’évolution et l’uniformisation des modes de gouvernement urbain.

Quels sont les effets des processus de production urbaine (plan-guides, macro-lots, partenariats publics privés) qui sont montés en puissance ces dernières années sur la substance des projets urbains ou architecturaux ainsi produits ?

Quels rôles jouent les normes techniques dans le processus de standardisation urbaine ? Quel rôle joue la « soft law » dans l’émergence de ces modèles ? Quels sont les effets réels des labels internationaux et du recours croissant à la pratique du benchmark ?

Au-delà des instruments, quels rôles jouent les acteurs telles que les entreprises privées, qu’il s’agisse des majors de la construction ou des réseaux urbains, la promotion immobilière ou encore des firmes commerciales, dans ces processus de standardisation ?

Ces questionnements se posent aussi bien à l’échelle nationale (quelles similitudes observe-t-on dans les modes d’élaboration des documents d’urbanisme ?) qu’internationale.

3) La circulation des modèles urbains

Qui sont les acteurs ou institutions participant à cette circulation ? Quels rôles jouent les chartes et autres textes collectifs dans la production de références pour les professionnels ? Quels sont les effets des scènes d’échanges tels que forums, voyages d’études ou clubs professionnels sur la circulation des savoirs en urbanisme et l’homogénéisation des pratiques ? Que change la circulation des savoirs et des pratiques dans les contenus des projets urbains et des politiques publiques ?

Une transposition d’un modèle ou d’un processus ne s’effectue jamais terme à terme : quels sont les modalités de traduction, de réagencement qui s’opèrent lors des processus de traduction ? Comment les politiques urbaines sont-elles reformulées et traduites au fil de ces circulations ? De quels types de villes les catalogues de bonnes pratiques accouchent-ils ? Ces questionnements se posent de manière accrue à l’échelle internationale. A cet égard, des articles pourront aborder la question spécifique des rapports Nord/Sud et en particulier la dimension postcoloniale des processus de circulation de modèles urbains.

Date limite d’envoi des articles : 29 mai 2017

Voir en ligne : l’appel à soumission de textes sur le site de la revue