Patteeuw (V.)

Architectes sans architecture

Le dispositif éditorial et les aspirations a la figure de l’architecte-intellectuel : Paris, 1958-1974

Thèse de doctorat en Architecture au sein de l’Université Paris Est en cotutelle avec l’Université catholique de Louvain (1970-....) , dans le cadre de École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne), en partenariat avec Laboratoire infrastructure architecture territoire et de Laboratoire Infrastructure- Architecture- Territoire / LIAT. Thèse soutenue le 9 janvier 2016.

9 janvier 2016 / Travaux universitaires

"La période qui s’étend de la fin des années 1950 à la fin des années 1970 est marquée, en France, par de profonds bouleversements sur le plan politique, économique et social ; bouleversements qui trouvent un écho dans les grandes questions qui traversent le champ architectural. On passera de la Reconstruction de la France toute azimut à la crise urbaine, et du constat d’échec de l’urbanisme moderne au retour à la question de la ville, de l’histoire et des fondements de la discipline architecturale. Cette mutation est vécue et nourrie par la génération des architectes-intellectuels formés dans les années 1960 à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris."

"Ayant contribués à la mise en abîme des structures pédagogiques de leur école, ces élèves-architectes sont devenus les acteurs principaux de la fondation des Unités Pédagogiques d’Architecture et de la naissance de la recherche architecturale en France. Portés par la question de l’autoreprésentation, ils revendiquent l’importance d’une ré-intellectualisation de leur discipline et se positionnent à l’encontre d’une pratique architecturale pragmatique. Leurs actions s’expriment, s’articulent et se concrétisent au sein d’une série de revues initiées, fondées et/ou investies par ces acteurs même.

Si la question de l’autoreprésentation devient le référentiel et l’enjeu central de ces architectes, c’est au travers de leurs activités éditoriales qu’ils repensent leur enseignement, leur métier et leur pratique.

L’objectif de la thèse est de mettre en évidence, d’une part le renouvellement des problématiques et des aspirations de ces architectes français, et d’autre part le rôle productif du dispositif éditorial dans la conception des nouvelles représentations qu’ils proposent. Si leurs activités éditoriales permettent d’articuler les relations entre le champ architectural, leurs positions et leurs aspirations, elles mettent également en évidence en quoi les outils éditoriaux à disposition construisent les différentes facettes de la figure de l’architecte-intellectuel qu’ils désirent devenir. La thèse vise à éclairer l’implication des activités éditoriales sur la pensée architecturale des années soixante, sur le décloisonnement de la pédagogie architecturale et sur la mutation de l’autoreprésentation des jeunes architectes. Elle démontre également en quoi ces revues ont contribué à la mise entre parenthèse de la pratique architecturale qui aboutit in fine à des architectes sans architecture."

Voir en ligne : le résumé de la thèse sur le site de theses.fr