Cappellari (N.)

Les architectes français et l’émergence d’une pensée sur la ville

Contribution à l’histoire urbaine (1966-1989)

Actes de colloque de l’atelier de la recherche "Annales d’histoire de l’architecture #2017#, travaux des jeunes chercheurs en histoire de l’architecture (année universitaire 2016-2017)", Paris, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, septembre 2019.

1er septembre 2019 / Actes de colloque

"Dans le contexte français, et notamment parisien, des années 1970 et 1980, plusieurs architectes issus de l’École des beaux-arts, impliqués dans la création des nouvelles unités pédagogiques d’architecture (UP ou UPA) après la dissolution de la section architecture en 1968, trouvent dans la ville un sujet d’étude privilégié. Pour la première fois, des architectes déplacent leur attention de l’objet architectural et de sa singularité formelle vers la question urbaine. La ville « traditionnelle » devient l’élément central d’une nouvelle réflexion non dénuée de visées opératoires. Ces deux décennies sont marquées par une activité intellectuelle intense (publications, colloques, expositions, concours) portant sur la ville tout en prenant en compte ses formes, son histoire et son développement. L’écriture d’une « histoire » de la ville par les architectes se définit à l’aune d’une attention particulière portée à l’actualité internationale, tant sur le plan des théories que des pratiques architecturales et, d’un profond renouvellement du champ disciplinaire au cours des années 1968. Le post-modernisme et le « pittoresque » anglo-saxons, ainsi que le mouvement italien de la Tendenza et la réflexion typo-morphologique des écoles de Rome et de Venise, s’imposent comme des références majeures pour les architectes français. Leurs réflexions se développent autour de ces deux polarités."

"En France, ce nouveau lien à la ville s’établit à un moment clé de l’histoire de la discipline, entre les années de contestation et les prémices de changement à l’École des beaux-arts (1962-1968) et la création des UP (1969-1971). Le discours sur l’urbain participe de la dynamique de redéfinition de la discipline, en réaction avec la façon de penser la ville des années d’après-guerre. Cette opposition se manifeste principalement envers les architectes ayant remporté le Prix de Rome, l’urbanisme fonctionnel des Trente Glorieuses et ses réalisations majeures. Elle se manifeste également d’un point de vue « méthodologique » en s’attaquant aux programmes et aux réglementations urbanistiques « rigides », ainsi qu’à leurs applications concrètes comme les « grands ensembles ». Tant à l’échelle internationale que française, la réflexion sur la ville qu’en-gagent les architectes s’exprime par une activité intellectuelle et éditoriale dans les champs de l’Histoire et des théories architecturales et urbaines (publication d’ouvrages et d’articles) et par la pratique du projet, que l’on appelle désormais « projet d’architecture urbaine » ou « projet urbain ». Cet article propose une analyse de cette élaboration intellectuelle, sur la manière dont une génération d’architectes, au cours des années 1970 et 1980, écrit une nouvelle histoire de la ville et contribue au renouvellement de l’histoire urbaine."

PLAN DE L’ARTICLE

  • Les architectes se saisissent de l’histoire de la ville. Émergence d’un champ d’étude
  • L’analyse urbaine entre morphogénèse et histoire : la reprise du modèle italien
  • L’analyse urbaine à partir des pratiques des habitants : « modèles culturels et architecture »
  • La ville et la mémoire : l’outil de l’atlas

Voir l’article en ligne sur le site de l’HiCSA, Histoire culturelle et sociale de l’art