Brown (L.)

La condition internationale des architectes

Le monde en référence ; représentations, pratiques, et parcours

Thèse de doctorat en Sociologie (PAVE, CED UMR 5116 Université de Bordeaux)

6 juin 2017

Laura (Rosenbaum) Brown est architecte HMONP diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux et docteure en Sociologie. Après un post-doctorat au sein du LyRE, laboratoire du groupe Suez Eau France, elle est actuellement enseignante-chercheure en Architecture et Urbanisme chez GROUPE ESPI (École Supérieure des Professions Immobilières).

Soutenance le 6 juin 2017 à 14h à l’Université de Bordeaux

Résumé de la thèse :

Les architectes forment en France une profession originale et à forte identité professionnelle. De nombreux travaux de recherches ont rendu compte d’évolutions et d’adaptations à des contextes d’action régulièrement renouvelés. Au-delà de la révolution environnementale ou numérique, et de conditions économiques et réglementaires plus contraignantes, l’un des phénomènes majeurs de ces deux dernières décennies est une internationalisation des cursus de formation et des pratiques professionnelles. Bien qu’historiquement en France une majorité d’architectes exerce là où ils ont été formés, un nombre croissant d’entre eux s’affaire, depuis les années 1980, hors des frontières (expatriation, export, partenariats). Alors que la profession a été pensée dans le cadre de l’État-Nation, la condition internationale devient plus fréquente. La sociologie des professions, articulée à une enquête de terrain en France, offre de nouvelles grilles de lecture pour étudier les pratiques des architectes. Elles montrent que la condition internationale s’impose dès la formation et a des effets sur les carrières : plus les étudiants vivent d’expériences à l’étranger, plus ils y exercent. Une segmentation professionnelle en est le support : alter-architectes, humanitaires, institutionnels, entrepreneurs et icônes organisent leurs pratiques et cultivent des valeurs d’exercice dans le monde. De même, l’analyse de profils, sous forme de portraits, montre les socialisations en œuvre : les initiés acquis à la cause internationale ; les universalistes dont les valeurs s’expriment à cette échelle ; les stratégiques qui organisent leur biographie professionnelle à l’étranger ; les bivalents qui alternent travail local et hors des frontières. L’internationalisation d’une partie des diplômés ne transforme pas en profondeur l’identité collective du groupe, mais exprime un véritable renouvellement, trop souvent minoré, des dispositifs d’actions et des cultures professionnelles. La recherche combine approches qualitatives et quantitatives, et plusieurs sources : un questionnaire (1700 réponses), des entretiens semi-directifs (80), des observations in situ, des études de cas, et une analyse documentaire. Les résultats montrent le passage d’un modèle professionnel traditionnel à un modèle professionnel international. Finalement, plus que dans une mondialisation des échanges, les pratiques des architectes se structurent entre les échelles d’action nationales et internationales. Une ouverture au monde qui a des chances de s’accentuer.

Mots clés : architecte, parcours, identité

Le jury est composé de :

  • Véronique BIAU, Professeur Paris-Val de Seine CRH – LAVUE - Présidente du jury
  • Laurent DEVISME, Professeur ENSA Nantes AAU – CRENAU - Rapporteur
  • Laurent MATTHEY, Professeur des Universités Université de Genève - Rapporteur
  • Cécile VIGOUR, Professeur des Universités CED – Université de Bordeaux - Examinateur
  • Christine SCHAUT, Professeur des Universités CLARA – Université Libre de Bruxelles - Examinateur
  • Guy TAPIE, Professeur EnsapBx PAVE – CED – Université de Bordeaux - Directeur de thèse

Voir en ligne :
 L’intégralité de la thèse sur le site HalSHS
 La page personnelle de Laura Brown