Dacheux-Auzière (B.), Marco (A.), Petit-Berghem (Y.)

Prise en compte de la diversité végétale arborée chez les paysagistes

Trois siècles d’histoire des jardins entre tradition et renouveau

Revue Projets de paysage, dossier thématique "Biodiversité et paysage", 2015.

1er novembre 2015 / Articles scientifiques

"Cet article vise à interroger la relation entre la diversité arborée et la pratique du projet de paysage à travers la littérature existante d’histoire des jardins publiée au cours des trois derniers siècles. La lecture de ces documents a permis d’identifier quatre grandes « ères » qui ont non seulement fait évoluer des manières de penser et de dessiner les projets, mais aussi d’intégrer et de conduire l’arbre dans les aménagements de grands parcs et domaines privés du xviie siècle à ceux d’aujourd’hui, rendus publics et urbains. Ainsi, du xviie au xxe siècle, de l’art des jardins classique à l’urbanisme fonctionnaliste, nous verrons comment il est déjà possible de dégager des paramètres d’organisation, de structure et de fonctionnement qui témoignent avant l’heure d’une dimension de la diversité arborée. Cela a pour objectif de replacer dans l’histoire cet élément de nature présent dans les villes comme un vecteur et/ou un support de biodiversité."

"Depuis quelques années, les recherches en sciences de la vie et de l’environnement ainsi qu’en sciences humaines et sociales tendent à montrer l’importance et le rôle de l’arbre en ville dans la prise en compte des enjeux environnementaux. L’inscription de la conservation de la biodiversité dans les enjeux politiques de la fin du xxe siècle propose alors une nouvelle manière de considérer la nature en ville (Raymond et Simon, 2012). Aujourd’hui, cette dernière est représentée par les végétaux et notamment les arbres qui servent de support à une analyse des relations entre le citadin et la nature mais aussi de connectivité écologique entre les écosystèmes par l’intermédiaire des trames vertes (Clergeau, 2008 ; Arrif et al., 2011). Cet objet de nature, véritable support de communication pour la ville, considéré comme indispensable pour son cadre de vie, favorise la biodiversité et régule l’eau des sols (Arnould et al., 2011). Il permet à la diversité du vivant (et aux bénéfices qu’elle génère) d’être une solution opérationnelle face aux nouveaux défis (lutte contre l’îlot de chaleur urbain, captage CO2, filtration de l’air, cadre de vie, etc.) de la conception urbaine (Chiesura, 2004). La nature en ville en général et l’arbre en particulier sont donc à (re)penser (Arnould et al., 2011) en tenant compte de l’héritage des parcs et jardins des trois derniers siècles et ce qui les lie à l’acclimatation d’espèces exotiques (Clergeau, 2008) et aux explorateurs naturalistes. Ces derniers ont nourri la formidable explosion de l’inventaire du vivant au cours du xixe et du xxe siècle (Arnould, 2006). [...]"

PLAN DE L’ARTICLE

L’ère baroque (xviie siècle) : l’arbre forestier, la ligne et la constitution d’une forêt

  • L’arbre dans sa dimension forestière
  • Le savoir forestier au service du projet

L’âge de l’homme sensible (xviiie siècle) : l’arbre sauvage, la courbe et la reproduction de la nature

  • L’arbre dans sa dimension pittoresque
  • L’arbre au cœur du dispositif d’imitation

L’ère industrielle (xixe siècle) : L’arbre régulateur, les axes et la recherche d’un cadre de ville

  • L’emploi systématique de l’arbre exotique
  • L’arbre au service de la ville et de ses maux

L’ère moderne (xxe siècle) : l’arbre « vert », le vide et la masse boisée

  • De l’arbre au cœur d’un système à l’arbre dans l’espace ouvert
  • L’arbre support d’un génie écologique

Conclusion

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