Duranel (G.)

Le rôle de mandataire donné aux architectes dans la consultation de 2008 sur le Grand Paris

Quels effets sur les collaborations interprofessionnelles ?

Les Cahiers de la recherche architecturale urbaine et paysagère 9|10, 28 décembre 2020.

28 décembre 2020 / Articles scientifiques

"Issu d’un travail de thèse soutenu en 2019, cet article explore les modes de collaboration qui ont caractérisé la consultation de 2008 sur le Grand Paris et à l’Atelier international du Grand Paris (AIGP). La place donnée aux architectes qui étaient mandataires des groupements donne lieu à une investigation spécifique sur la manière dont cette position dominante impose des formes de travail à un groupe élargi de professionnels. Il s’agit, par l’examen des relations qui se déploient entre l’architecte mandataire et ses différents partenaires, d’identifier des schémas conventionnels intégrés aux organisations des agences et qui se transposent à l’occasion d’autres types de collaborations."

"Le 26 juin 2007, Nicolas Sarkozy, alors récemment élu président de la République, prononce un discours à l’occasion de l’inauguration d’un nouveau terminal à l’aéroport Charles-de-Gaulle. Il y déclare souhaiter engager l’État dans les réflexions sur l’aménagement francilien, alors que le conseil régional finalise la révision du schéma directeur d’Île-de-France [1]. Au Bureau de la recherche architecturale urbaine et paysagère (BRAUP), cette annonce fait émerger l’idée qu’il serait possible de mobiliser des équipes pluridisciplinaires composées d’architectes et de chercheurs pour réfléchir au futur de la métropole parisienne. Cette initiative du BRAUP se positionne dans la continuité du programme de recherche « L’architecture de la grande échelle [2] » qui vise à faire collaborer des chercheurs et des professionnels de l’aménagement de l’espace, et en premier lieu des architectes. Ce programme est lancé alors que le débat sur la nature d’une recherche en architecture et de son rapport à l’activité de projet occupe les esprits au sein des écoles nationales supérieure d’architecture, qui viennent d’appliquer la réforme de Bologne institutionnalisant le doctorat en architecture. En mars 2008, dans la continuité de cet objectif, le BRAUP organise une consultation internationale [3] pour produire ce qui est nommé des « diagnostics prospectifs [4] » pour l’agglomération parisienne. [...]"

PLAN DE L’ARTICLE

  • L’agence mandataire, lieu où circule l’information
  • L’architecte mandataire, porte-parole ou droit à la parole ?
  • Le chef de projet, de l’ombre à la délégation du mandat
  • Le profil hybride chercheur praticien, traducteur ou ambassadeur ?
  • Élaborer des images dans les agences et rédiger les textes hors des agences
  • La production des rapports de synthèse : la disparition des apports de chacun
  • La production des rapports de synthèse : l’agrégation des apports de chacun
  • Des schémas conventionnels qui conduisent à un affaiblissement du caractère pluridisciplinaire des productions des équipes

Lire l’intégralité de l’article sur le site de la revue

[1] La Région Île-de-France acquiert la compétence pour rédiger ce document d’urbanisme en 1995. Avant cette date, l’État, par le biais du préfet de région, rédigeait les schémas directeurs pour l’Île-de-France. Lorsque la révision du SDRIF est entamée en 2004, c’est donc la première fois qu’une collectivité se charge de l’élaboration d’un document d’urbanisme à l’échelle de la région francilienne.
[2] Le programme de recherche pluriannuelle « L’architecture de la grande échelle » est lancé par le BRAUP en 2006.
[3] Sa dénomination officielle est : « le grand pari de l’agglomération parisienne, consultation internationale pour l’avenir du Paris métropolitain ». Ici, nous la nommons « consultation de 2008 ».
[4] Terme utilisé dans le texte de l’appel d’offres.