Collectif Hyacinthe s’Imagine, Duranel (G.)

Fragments du Vieux Pays de Goussainville

Partir du déjà-là pour améliorer les espaces du quotidien

Revue Sur-Mesure, 5| 2020, 19 Mai 2020, section Atelier

"Lauréat du concours d’idées Europan, un collectif d’architectes propose de redynamiser le Vieux Pays de Goussainville. Leur démarche en trois temps a mobilisé l’ensemble des parties prenantes et a permis d’expérimenter des aménagements autour du réemploi, qui s’appuie sur les acteurs économiques, les savoir-faire et les matières premières locales.

Un village face à un aéroport

Le quartier le « Vieux Pays » est le village historique de Goussainville (commune du Val d’Oise). Au début des années 1970, l’implantation de l’aéroport Charles de Gaulle classe le village en zone B et C du Plan d’Exposition au Bruit (PEB) le rendant en partie impropre à l’habitation. Aéroports de Paris (ADP), alors légalement contraint de racheter les logements des habitants désireux de quitter le village, cherchera quelques années plus tard à les démolir pour se décharger de leur entretien. La présence au centre du village de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul, classée « Monument Historique » soumet le permis de démolir à l’accord de l’Architecte des Bâtiments de France. Ce dernier choisi de protéger la structure urbaine du village agricole et s’oppose à la démolition d’une majorité des maisons rachetées par ADP. N’étant plus entretenues, elles sont livrées à une ruine progressive. Si au début du XXème siècle, le village comptait 3000 habitants, il n’en compte aujourd’hui plus que 300 [1].

Bien qu’en partie habité, le Vieux Pays véhicule malgré lui l’image d’un « village fantôme » et attire de nombreux curieux, adeptes de « l’Urbex »[2]. Il fait l’objet d’articles sur les lieux insolites à visiter en Île-de-France et accueille shootings photos, tournages de films ou clips musicaux. Ces usagers ponctuels attirés par une forme de voyeurisme cohabitent mal avec des villageois qui vivent négativement cette notoriété subie. [...]"

PLAN DE L’ARTICLE

  • Un village face à un aéroport
  • Un cadre préservé attractif à l’échelle communale et intercommunale
  • Intégrer les représentations du Vieux Pays pour améliorer l’appropriation
  • Révéler les qualités du quotidien
  • Penser l’aménagement à partir de l’économie sociale et solidaire
  • Réparer le quotidien avec des ressources matérielles et mémorielles trouvées sur place

Lire l’intégralité de l’article sur le site de la revue

Collectif Hyacinthe s’Imagine : Le Bivic Camille (Base Vie), Blaise Frédéric (agence alt), Duranel Guillaume (agence alt), Lenoir Julia (agence alt), Vidaling Florent (Base Vie)

[1] Les personnes qui vivent actuellement au Vieux Pays sont d’anciens habitants ancrés dans le territoire, qui, malgré les nombreuses tentatives de rachat d’ADP ont choisi de résister, des membres de la communauté des « gens du voyages », sédentarisées depuis plusieurs générations et de nouveaux habitants attirés par le cadre de vie qui ont pu s’installer légalement malgré le cadre règlementaire.
[2] Pratique d’exploration urbaine, généralement dans des lieux abandonnés.