Didelon (V.)

Quelle place pour les architectes salariés ?

D’A, n°149, octobre 2005, p.47-56.

octobre 2005 / Articles scientifiques

« La polémique qui accompagne l’actuelle réforme des études d’architecture s’est focalisée sur la question du diplôme et de l’habilitation à exercer la maîtrise d’oeuvre. Après concertation, l’autorité de tutelle a tranché et a choisi de dissocier l’un et l’autre. Être diplômé en architecture ne suffira plus pour construire, il faudra désormais obtenir une licence d’exercice. Dès lors, se pose le problème plus général du rapport entre l’obtention du diplôme et la pratique du plein droit du métier. Le public se fait souvent une représentation idéalisée du travail de l’architecte. Au côté du médecin et de l’avocat, celui-ci incarne parfaitement l’image du professionnel libéral. L’indépendance et la créativité sont des valeurs qu’on lui reconnait volontiers. Bref, la figure de l’architecte libéral maître d’oeuvre s’impose à tous. Elle est même la seule figure vers laquelle tendent les étudiants dans les écoles d’architecture. Pourtant, de nombreux architectes diplômés sont aujourd’hui installés plus ou moins durablement dans le salariat, certains par choix, d’autres non. Il nous a semblé que le développement de ce mode d’exercice remet en cause l’identité profonde du métier et nous avons décidé d’y consacrer notre dossier. »