Les idées qui ont présidé à la mise en place du processus de conception de la ZAC du Courghain par l’équipe pluridisciplinaire qui lui est dédiée en 1973 font d’elle un espace-témoin, qui n’est plus seulement perçu comme le support et le terrain des politiques publiques ou de leurs contestations mais qui acquiert un statut qualitatif de première importance en termes de pouvoirs et de démocratie. Faire du Courghain l’espace-témoin d’une démocratie locale appliquée, poser la complexité fonctionnelle, sociale et spatiale comme postulat et l’organiser ; envisager, enfin, la concertation toute neuve comme la forme contemporaine du vernaculaire : telles étaient les ambitions initiales. Paradoxalement, le doute n’a jamais cessé d’être intégré – jusqu’à anticiper l’échec possible – dans ce processus urbanistique qui semble avoir fait prévaloir la démarche citoyenne et le discours sur le résultat.