Idelman (E.)

Le transfert des compétences en gestion des ressources naturelles aux communes rurales de la région de Kita (MALI)

D’un encadrement étatique intégré à des logiques d’acteurs locaux.

Thèse de doctorat soutenue sous la direction de Jerome Marie, Université de Nanterre - Paris X, 2008.

9 décembre 2008 / Travaux universitaires

"Le Cercle administratif de Kita, région malinkée située à deux cent kilomètres à l’Ouest de Bamako, est demeuré longtemps très enclavé, et, jusque dans les années 1970, les différentes interventions étatiques n’ont eu que peu d’impacts sur la population rurale. De ce fait, le dualisme entre les deux systèmes d’encadrement : l’un étatique, donc officiel, et l’autre, paysan, mais constituant la référence des ruraux, est demeuré particulièrement fort dans la région de Kita.
Ce sont les Opérations de Développement Rural, arachidières jusqu’en 1995, puis surtout cotonnières, qui ont encadré les producteurs et leur ont apporté les moyens de production modernes permettant les cultures commerciales. Parallèlement, les années 1980, et surtout 1990, ont vu l’émergence de nouveaux pouvoirs locaux issus de « projets » de « gestion de terroirs villageois », mais qui n’ont guère bouleversé les encadrements paysans.
A la fin des années 1990, la décentralisation territoriale, par la création des collectivités locales dont les communes constituent le maillon de base, fait émerger dans le milieu rural un nouveau pouvoir : les élus locaux. Ce contrepouvoir élu doit se faire une place au sein du dispositif déconcentré déjà établi et surtout, ne peut exister que par le transfert des pouvoirs de gestion détenus par les encadrements paysans. C’est tout l’enjeu de la réussite de la réforme de décentralisation, déterminée par son degré d’appropriation par les ruraux, lui-même dépendant des modalités de ce double transfert de compétences, dont l’objet clé semble être le pouvoir de gérer le foncier et les autres ressources naturelles."

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