Collectif

Cartes, plans, 3D : représenter, imaginer la métropole

Les Cahiers de l’IAU n°166, octobre 2013.

12 octobre 2013 / Articles et revues de presse

"Le marketing territorial et la communication politico-institutionnelle ont fait, depuis plusieurs années, irruption dans le paysage de l’aménagement en y prenant une place toujours plus importante. Cartographies participative, interactive, prospective, en 3D, simplifiée, infographie et datavisualisation sont aujourd’hui des moyens courants pour donner à voir et à comprendre les projets de territoire, pour permettre une plus grande participation citoyenne à leur élaboration, pour favoriser les synergies entre décideurs et techniciens. Présenter une même carte à des cibles aussi différentes que des élus, journalistes, experts, responsables associatifs, ou des habitants, nécessite désormais de faire appel à des technologies de pointe. Mais ces techniques comportent des effets pervers bien connus des experts de la communication : en privilégiant souvent la forme sur le fond, elles peuvent aussi vider la problématique traitée de sa substance, s’il n’y a pas d’accompagnement didactique. C’est pour ces raisons, qu’il est important, aujourd’hui, de faire un point sur les outils graphiques et cartographiques mis au service de l’ingénierie. Il s’agit de montrer la place stratégique désormais occupée par les données et leur gestion dans la gouvernance territoriale aux différentes échelles, du local au régional, de la métropole à la méga-région."

Au sommaire :

"Urbanisme et démocratie : représenter pour être compris", pp.9-12.
« L’aspiration du citoyen à être davantage associé aux décisions modifie le positionnement relatif entre lui, le politique et l’urbaniste, dans le débat public en matière d’urbanisme. L’utilisation d’un langage commun est indispensable pour un dialogue constructif. L’imagerie en 3D, l’infographie et la simplification des cartes peuvent y répondre. Mais cet effort de communication ne doit pas conduire à appauvrir le corpus conceptuel de cette discipline. »

"Le projet urbain : de la carte à la carte postale", pp. 36-39.
« Comment représenter à la fois de manière synthétique, séduisante et nuancée, un projet urbain ? Comment passer de la carte, précise et technique, à la carte postale, qui fait rêver ? Cette interrogation interpelle les difficultés qu’il y a à communiquer sur un objet par essence complexe, dans un contexte d’innovation technologique en perpétuel renouvellement. »

"Compétences à la carte et carte des compétences", pp. 44-47.
« La représentation des territoires et des projets se situe à la convergence de savoirs et de savoir-faire. Elle résulte de cheminements complexes et peut prendre des formes ou adopter des supports d’une grande variété. Quelle est la chaine de ces métiers qui concourent à l’expression graphique de cette information ? Comment collaborent des experts venus d’horizons parfois très différents ? Comment s’articulent des techniques sophistiquées pour exprimer simplement la complexité de notre territoire ? »

"La carte sensible, un ancrage dans l’espace vécu", pp. 69-73.
« La cartographie traditionnelle offre de nombreuses possibilités de représentation. Pourtant, celles-ci ne suffisent pas toujours à rendre compte de la richesse et de la subtilité des pratiques spatiales. Les paysagistes, puis d’autres, ont éprouvé le besoin de passer par un mode de représentation plus libre, capable d’exprimer la perception et le ressenti des territoires. C’est ainsi qu’est né un mode de représentation singulier : la "carte sensible". »

"L’intelligence de la main est collective : dessins d’ateliers", pp. 75-78.
« La main qui dessine est l’outil premier de l’urbaniste, la médiatrice entre la pensée et l’espace urbain réel. Les idées naissent à la pointe du feutre : elles seront d’autant plus fécondes qu’il y aura de mains à le tenir. Les villes ont besoin de lieux de débats ouverts sur les futurs possibles de sites ou de territoires. Plutôt qu’un projet clés en main, l’atelier urbain informel propose un processus créatif collectif d’aide à la décision. »

"Simulation et scénarisation comme outils d’analyse prospective", pp.79-83.
« Qu’il s’agisse d’explorer les avenirs possibles ou de se représenter les choix envisagés ou envisageables, l’urbaniste, l’architecte, l’ingénieur, ont recours à des outils spécifiques : les scénarios, les modèles, les simulations. Objectif : favoriser la prise de décision. »

"Marketing urbain, territoires et projets", pp. 96-99.
« La communication territoriale et des projets a largement investi le champ des représentations et du marketing, que ce soit dans les modalités d’intervention, les formes d’expression et les usages des images, des textes et des récits convoqués. Présentation de ces modes spécifiques de production, de leurs liens avec la fabrique de la ville, la construction des territoires et l’évolution des attendus des modes de gouvernance. »

"Immerger les habitants dans la ville de demain", pp. 109-113.
« Les nouveaux modes d’interaction tactile ou disruptive bouleversent les façons de présenter, de valoriser et de comprendre les territoires et les projets. 3D en temps réel, bornes interactives, réalité augmentée... Entre monde réel et objets virtuels, ces innovations renforcent les messages des aménageurs et encouragent la participation des citoyens. »

"Regional visioning et community planning", pp. 159-160.
« Pour des raisons historiques, politiques et culturelles, l’Amérique du Nord s’est depuis longtemps distinguée en matière de planification participative. Rappel historique et conceptuel des démarches de regional visioning et de community planning, et exposition de quelques-uns des outils de représentation et de médiation, forgés pour élaborer des projets d’aménagement urbain acceptables par les différentes parties prenantes. »

"Représentation et médiation des projets urbains aux États-Unis", pp.161-164.
« John Fregonese est urbaniste. Il a été pendant cinq ans directeur de la planification de la communauté urbaine de Portland (Portland Metro) et s’est fait remarquer aux États-Unis, comme à l’étranger, par la publication de Metro
2040, un rapport assez innovant traçant la stratégie de développement durable de Portland. Il est vrai que Portland, à l’instar de métropoles comme Vancouver ou Seattle, tient une place à part et jouit d’une influence grandissante dans la culture urbaine américaine, avec ses tramways, son centre piétonnier et sa politique de contrôle de l’étalement urbain. John Fregonese a fondé en 1997 l’agence d’urbanisme qu’il dirige encore, Fregonese Associates, spécialisée dans l’accompagnement de démarches de visioning régional. Avec 37 années d’activité professionnelle, il a capitalisé une expérience unique, en tant qu’acteur et observateur avisé des changements dans les pratiques de planification urbaine et régionale en Amérique du Nord. »

"Urbanisme participatif : l’atelier, la carte et la méthode", pp. 165-166.
« En France, les démarches participatives autour des projets urbains, longtemps débattues, émergent lentement. Comment donc se fabriquent ces nouvelles représentations des territoires ? Avec qui ? Et quel est leur apport ? »

Voir en ligne : Texte intégral sur le site du l’IAU-IDF