Sous la direction de Jung (I.), Maniaque-Benton (C.)

Point-Contrepoint : Trajectoires de dix architectes coréens

Denmark, The Architectural Publisher B/Narayana Press, 2014.
Préface de Jacques Lucan.

11 février 2014 / Livres

"Les réalisations correspondent le plus souvent à des programmes de dimensions modestes, "humaines", au regard de quartiers d’habitations qui se construisent à Séoul au même titre que dans d’autres grandes métropoles d’Asie. Certaines d’entre elles sont particulièrement attentives à leur contexte, notamment lorsqu’il s’agit de ne pas s’imposer brutalement dans des situations urbaines hétérogènes qui mêlent constructions anciennes et constructions nouvelles. Elles font aussi preuve de qualités constructives remarquables, ce qui laisse deviner la permanence de véritables traditions artisanales. Toutes ces conditions font maintenant que l’architecture coréenne s’inscrit dans le champ international de l’architecture, mais tout en manifestant des spécificités culturelles qui doivent être appréciées."

"Le 2 Octobre 1952, un jeune Asiatique frappa précautionneusement à la porte de l’atelier de Le Corbusier au 35, rue de Sèvres, à Paris. C’était l’un des cinq délégués coréens venus en Europe pour participer à la première Conférence internationale des artistes, à Venise. Contrairement à ses collègues, il n’était pas retourné en Corée lorsque la conférence s’était terminée, mais il était venu à Paris chercher du travail dans l’atelier de Le Corbusier. Son nom était Chung-Up Kim, et il est connu aujourd’hui comme l’un des fondateurs de l’architecture coréenne moderne. En effet, ce jour se distingue dans l’histoire du pays comme celui du premier contact avec l’architecture occidentale moderne. Pour comprendre cela, il faut savoir que, tout au long de la période coloniale, après la guerre civile, les architectes coréens avaient été dans l’incapacité de rejoindre le courant dominant de l’architecture mondiale. C’est Kim qui ouvrit courageusement la voie, inspirant d’autres architectes coréens à l’imiter dans sa quête de nouvelles perspectives à l’étranger. Cependant, le nombre de ces chercheurs resta limité jusqu’en 1989, lorsque les restrictions de voyage à l’étranger furent assouplies par le gouvernement coréen. L’étude à l’étranger devint à la portée des étudiants motivés, et ceux qui partirent dans ce but constituèrent une part importante de la communauté des architectes coréens. À travers l’éducation, la lecture, le voyage et le dialogue avec des professionnels partageant les mêmes idées en Europe, ces nouveaux architectes purent se nourrir d’un large éventail d’idées, pour les synthétiser ensuite dans un certain nombre de travaux novateurs en Corée. Ce livre retrace les années de formation de dix architectes coréens venus en Europe pour se familiariser avec un tout nouvel univers architectural, qu’ils ont eux-mêmes enrichi par la dimension interculturelle de leur travail. "

Extrait de l’ouvrage, Inha Jung, « Architecture corrélative et nouvelles réalités urbaines »

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