Collomb (N.)

Savoirs appris, savoirs réfléchis

Article publié dans un numéro thématique de la revue biannuelle "Moussons", p. 7-20.

8 décembre 2014 / Articles scientifiques

Ce numéro thématique fait suite au séminaire de l’IrAsia (alors IRSEA) « Savoirs locaux et constitution des savoirs en sciences humaines » (2010-2011)

Extrait de l’article :

"La problématique de ce numéro de Moussons anime à plusieurs titres mes recherches depuis leurs débuts, moi-même anthropologue ayant consacré l’essentiel de mes recherches, sur mon terrain laotien, à la manière dont, au cours de la petite enfance, les apprentissages (sociaux, corporels et techniques) contribuent autant à faire des personnes qu’à constituer des savoirs. Qu’est-ce que savoir ? Qu’est-ce que le, ou même un, savoir ? Comment l’apprend-on – quel est le rapport de l’apprentissage au savoir – et le communique-t-on ? Ce sont là non seulement des questions que je pose sur, ou à, mon terrain de recherche, mais aussi, constamment, à moi-même en tant qu’anthropologue censée savoir et censée communiquer un savoir. Ces questions sont sources d’une « inquiétude heuristique » (pour reprendre l’expression de Didier Fassin [2008]) incessante, car, avant même de prétendre savoir quelque chose sur quelque chose, peut-on même savoir que l’on sait ? Pourvu qu’il ne devienne pas inhibant, ce doute est un moteur puissant de la recherche et un outil précieux puisqu’il oblige à s’arrêter sur le processus qui mène d’un questionnement à une réponse, à la formulation d’une hypothèse, à une interprétation, ou encore à une description, selon le point de vue que l’on adopte. En m’appuyant sur les contributions des auteurs à ce numéro, j’ai cherché à donner une forme à cette inquiétude, par un biais inchoatif."

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