François (C.)

Jouer de la vulnérabilité résidentielle. Le travail de relogement au cœur de la démolition des grands ensembles

Métropolitiques, 19 février 2016.

19 février 2016 / Articles scientifiques

"Le rôle des « relogeurs », acteurs majeurs de la rénovation urbaine des grands ensembles, est méconnu. Œuvrant dans les coulisses des campagnes de démolition, leur travail consiste à satisfaire les objectifs de relogement des bailleurs… quitte à jouer ou se jouer des formes de vulnérabilité vécues par les locataires.

La mise en place en 2003 de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) a généralisé les opérations de démolition dans les quartiers d’habitat social anciennement ciblés par la politique de la ville. Les recherches engagées aujourd’hui dans ce domaine se sont jusqu’ici focalisées davantage sur la genèse politique et l’architecture institutionnelle de la démolition (Epstein 2013), sur ses effets (limités) sur la composition sociale des quartiers, comme sur les trajectoires résidentielles de leurs résidents (Lelévrier 2010), et moins sur les conditions concrètes dans lesquelles elle est menée. Étudier ces opérations de démolition à partir d’une sociologie du travail du relogement, que l’on peut considérer à quelques exceptions près (Dietrich-Ragon et Fijalkow 2013 ; Lelévrier 2014) comme le parent pauvre des recherches consacrées à la rénovation urbaine des années 2000, constitue alors un cadre d’analyse intéressant.(...)"

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