2/12/19 - Appel à articles - Revue Flux - "Réseaux, territoire, communs "

lundi 2 décembre 2019

Appel à articles dans le cadre du numéro thématique "Réseaux, territoire, communs", de la revue Flux à paraître en 2020.

"L’émergence ou plutôt la réémergence de la notion de communs et le renouvellement des approches qui y est associée apparaît comme potentiellement féconde pour les sujets d’intérêt de Flux. Comment cette notion peut-elle amener à penser à nouveaux frais les modes d’émergence et de gouvernance de l’objet réseau et des services urbains collectifs associés ? Quelles sont les formes d’incarnation de la gestion des services urbains collectifs qui, échappant à la dichotomie publique/privée, répondent aujourd’hui effectivement à une logique de communs ? En retour, l’analyse de la gestion de ces réseaux et services peut-elle contribuer à enrichir, voire à discuter la définition actuelle de cette notion aux contours instables ?"

OBJET

"Il apparaît nécessaire de discuter la « ressource » à considérer et l’idée de préservation qui lui est associée au sens de la philosophie des communs. Dans le secteur de l’eau, il existe un double enjeu de préservation du commun-ressource (eau naturelle) et de production du commun-service (infrastructure). Dans le domaine des déchets, une fois l’idée actée qu’il s’agit d’une ressource,
l’enjeu est de s’interroger sur la distribution de cette ressource auprès des différents acteurs économiques potentiellement concernés : capture par des entreprises industrielles, maintien de filières informelles ? Dans le domaine de l’énergie, se pose notamment l’enjeu de l’insertion matérielle dans l’espace urbain de dispositifs de
production d’énergie renouvelable. Cet enjeu peut être aussi décliné en matière de transport avec la diversification des solutions de mobilité. Cela invite, plus largement, à repenser la connexion entre communs, environnement matériel urbain et modes de gouvernance démocratiques."

AXES

"Dans cette perspective, il est attendu des contributions qu’elles interrogent les conditions, historiques et/ou contemporaines, d’émergence et de (re)production d’infrastructures urbaines et de services collectifs utilisant la forme de « communs ». Les approches critiques fondées sur des analyses et cas d’étude empiriques
permettant de « dé-essentialiser » une notion aujourd’hui trop souvent présentée sous la forme d’un idéal désirable et de diversifier une pensée des communs essentiellement portée par des économistes sont bienvenues. Les propositions pourront notamment s’attacher aux questions suivantes :

  • Où, comment et pourquoi des organisations de type « communs » s’imposent-elles parmi les formes institutionnalisées que peut prendre la production de services collectifs urbains ? Il s’agit moins ici de centrer la réflexion sur les contenus et la définition ontologique du commun que sur la manière dont ce dernier devient principe d’action dans le champ des services, comment il émerge. [...]
  • Comment les services organisés sous forme de communs évoluent-ils à l’épreuve du réel et du temps ? À quelles conditions un processus de commoning et les arrangements auxquels il a conduit perdurent-ils ou se renouvellent-ils ? Comment, éventuellement, s’érodent-ils jusqu’à disparaître des registres de justification de l’agir collectif ? Ce qui fait commun dans les moments fondateurs peut-il survivre aux communautés et coalitions instigatrices du processus de commoning ?
  • L’analyse des services urbains donne-t-elle des clefs pour comprendre les conditions de préservation ou de (ré)émergence de formes organisationnelles (coopératives, entreprises sociales...) et de régulations à l’origine de communs dans des villes acquises au marché et à la propriété privée ? À quelles conditions des espaces de gouvernance participative et des modalités de délibération collective peuvent-ils être protégés ou suscités ?
  • Les finalités poursuivies sont-elles partout comparables ? La construction de règles et d’arrangements partagés vise-t-elle d’abord un fonctionnement pérenne du service, un accès équitable, une transformation sociale à des échelles plus larges, une co-production de nouvelles régulations avec les pouvoirs publics, etc. ?
  • Comment penser la relation entre communs et infrastructures matérielles dans la production des services ? Monopoles naturels « réfractaires au marché non organisé », les infrastructures urbaines sont, comme les communs, un « condensé historique de rapports sociaux » construits autour de matérialités singulières (Jeannot, 2017). Comment expliquer que la production de services essentiels se construit, ici, dans le cadre d’une propriété et d’une gestion publiques, là, dans celui d’une propriété et
    d’une gestion partagées ? [...]"

INFORMATIONS PRATIQUES

Date limite d’envoi : 2 décembre 2019.

Adresses d’envoi : bernard.de-gouvello@enpc.fr / sylvy.jaglin@enpc.fr

Modalités : proposition de 4000 caractères maximum, accompagnée d’un bref
CV mentionnant les coordonnées complètes et affiliation institutionnelle.

Appel à articles