Appel à communication organisé par le réseau scientifique thématique Japarchi dans le cadre de son séminaire annuel qui pourra se tenir dans des lieux différents, si possible, sinon en ligne : Paris, Lille (ENSAPL), Tokyo (Maison Franco-japonaise à Ebisu) et Kyoto..

"Le réseau scientifique thématique Japarchi se donne pour objectif de définir des notions et des dispositifs fondamentaux de la culture spatiale du Japon, concernant l’architecture, les villes, les paysages. Ce travail s’est concrétisé par la publication en 2014 du Vocabulaire de la spatialité japonaise, CNRS Editions, référence aujourd’hui dans le milieu de l’architecture. Aujourd’hui, il continue par la mise en ligne de nouvelles notices sur le site internet de Japarchi.
Ainsi, le séminaire annuel Japarchi, depuis septembre 2018, poursuit cette « encyclopédie ouverte » avec des interventions prenant appui sur un terme ou une expression en japonais. Ces entrées lexicales concernent des dispositifs ou des agencements matériels, construits ou se déployant dans le territoire ; des notions ou des concepts relevant de l’architecture, de l’urbanisme ou du paysage ; des acteurs ou actrices qui agissent dans ou avec l’espace.

Chacune de ces entrées propose une description, une mise en perspective historique, une analyse des fonctions et des significations dans leur actualité, accompagnées de tout autre caractéristique essentielle. Après un travail de relecture scientifique et d’édition, celle-ci fait ensuite l’objet d’une notice éditée en ligne sur le site internet de Japarchi."

• "Nous invitons vivement les chercheur.e.s, les doctorant.e.s et éventuellement les étudiant.e.s en M2 à venir présenter leur travail lors de ces séances. Plutôt qu’un travail achevé, nous attendons une réflexion en cours sur les mots, leurs significations, le contexte de leur énonciation et usages.
  Les champs disciplinaires convoqués au sujet de l’espace et de la spatialité au Japon sont : architecture, paysage, géographie, anthropologie de l’espace, sociologie, urbanisme, études urbaines, histoire et arts.
• Les interventions sont en français ou en anglais (possibilité en japonais avec une traduction du texte japonais en français ou en anglais, transmis à l’avance, dans la limite du budget annuel).

THEMATIQUES

Les thématiques peuvent mener, selon le nombre des propositions retenues soit à une séance de séminaire, soit à une journée d’étude.

1. Avec le réseau, également franco-japonais, « Retour à la terre, retour de la terre »1
   porté par Kenjirô Muramatsu (Maître de conférence à Université Jean Moulin Lyon III) et Nicolas Baumert (maître de conférences à l’université de Nagoya), nous proposons une journée d’étude intitulée « Paysage(s) du retour à la terre, paysage(s) du retour de la terre ». Les différents mots clés sont : ceux donnés à paysage (fûkei 風景 et keikan 景観, ou d’autres termes comme keshiki 景色, kôkei 光景, nagame 眺め, ...), retour à la terre (kinô 帰農, den’en kaiki 田園回帰), retour DE la terre (tsuchi no fukken 土の復権), mémoire-du-paysage-perdu (ushinawareta fûkei no kioku 失われた風景の記憶), vitalité (seimeiryoku 生命力), commun (kyôyûzai 共有財), altérité (tashasei 他者性). Notre ambition est d’une part, de recueillir une diversité d’interprétations et de sources afin d’établir une histoire contextualisée de l’emploi de ces termes associant théorie et pratique, esthétique et politique et d’autre part, d’analyser leur actualité en particulier autour de la relation entre la terre et le(s) paysage(s), de la (re)mise en commun de ces ressources et de leur éventuelle capacité opératoire dans un contexte de réchauffement climatique, de catastrophes naturelles, d’épuisement des ressources et de la biodiversité, de renouvellement des pratiques, de vieillissement de la population et d’épidémie mondiale. Aujourd’hui, avec l’avènement de crises complexes et planétaires, la terre reviendrait faire partie de notre vie, donc le retour de la terre, c’est ce qui à la fois suscite de nouveaux mouvements, mais aussi rappelle des mémoires et des représentations enterrées, et ceci pour retrouver de la vitalité... (par exemple dans la 1ère partie de Shin Evangelion (film d’animation, 2021), l’histoire commence par un retour à la terre après toute une série de catastrophes. Dès lors, comment les termes et les notions précités sont-ils convoqués ? Quels sont les modèles et leur renouvellement ? Quelles relations entre un changement de paradigme, le(s) paysage(s) et les expériences vécues ? Quelles sont les situations spécifiques ? La séance aurait lieu à l’ENSAP de Lille en mars 2021.
2. Une thématique initiée avec Hiromi Matsugi (chercheuse au Nichibunken à Kyoto) porte sur les jardins japonais en France, c’est-à-dire sur la présence/l’empreinte /la réception / l’influence du Japon dans le paysagisme en France. Nous invitons à présenter des recherches portant sur des études de cas en analysant, entre autres, l’apport formel et/ou conceptuel, voire philosophique, de l’art du jardin et du paysagisme japonais (ou japonisant). Quels sont les imaginaires du Japon mis en œuvre de façon consciente ou inconsciente ? Quels sont les éléments mis en œuvre dans le travail de la conception en France ? Quels sont les contributions botaniques, les échanges humains entre le Japon et la France, les liens entre l’art des jardins japonais et les autres arts en France. La séance aurait lieu à Kyoto en avril 2021. La séance aurait lieu à Kyoto en avril 2021.
3. Une autre thématique initiée avec Delphine Vomscheid (architecte-chercheuse, Ater
   à l’Université de Paris) porte sur le patrimoine architectural, urbain et paysager dans la ville japonaise d’aujourd’hui. Cette séance sera l’occasion d’interroger les pratiques
   patrimoniales actuelles et les enjeux (économiques, culturels, sociaux...) de la conservation et de la valorisation patrimoniale dans la ville japonaise d’aujourd’hui, en particulier dans le contexte du développement touristique, de la rétraction urbaine, de la ville soutenable. Nous pourrons notamment en discuter à partir des différents mots du patrimoine, tels que hozon 保存, hogo 保護, hozen 保全, de leur sens et de leurs différentes implications. Il s’agirait d’interroger les textes et discours politiques (loi, plans d’urbanisme...) concernant l’importance de la conservation du patrimoine au regard de la réalité du terrain, celle-ci montrant bien souvent une disparition croissante des édifices anciens dans les centres-villes (par exemple les machiya de Kyoto). En outre, cette séance serait l’occasion d’aborder les enjeux, méthodes et valeurs de pratiques patrimoniales typiquement japonaises, telles que la reconstruction ou le déplacement d’édifices historiques.
4. Une nouvelle thématique initiée avec Giada Ricci (architecte chercheuse) porte sur l’espace des musées au Japon, de l’après-guerre à aujourd’hui. Nous souhaitons aborder les pratiques architecturales et muséographiques au Japon à travers les aspects de la conception et de l’aménagement de l’espace : de l’architecture des musées, de la mise en exposition et de la perception des œuvres. L’aménagement des espaces d’exposition est entendu comme communication de sens, l’espace muséographique comme espace culturel et physique, empreint de symboles. La lecture du parcours d’exposition comme espace-temps s’exprime dans la définition des termes et des notions spatiales, en tant qu’expression d’une forme de pensée de l’espace. Il s’agit dès lors, de considérer la notion de spatialité autour des musées et de la mise en exposition au Japon dans ses spécificités, en envisageant l’espace au musée comme une diversité de situations spatiales à différentes échelles :

• l’espace muséographique, les parcours et la mise en exposition, autant comme
  interaction conceptuelle espace-œuvre, que comme identification de dispositifs,
  pratiques, et usages, les éventuelles caractéristiques propres au Japon, sans oublier
  in fine l’expérience sensible des visiteurs.
• l’architecture des musées et leur présence dans la ville et le paysage, dans l’accès au musée et les espaces extérieurs, comme acteur de développement culturel, autant
  que touristique, social et économique.

1. Nous proposons une réflexion autour de la question de l’énergie en lien avec l’architecture et le paysage, et avec les impacts des nouvelles règles sur la construction : au Japon, tous les bâtiments construits à partir de 2020 doivent être NZEB (Net-Zero-Energy-Building) et en 2050, tous les bâtiments existants devront être conformes au standard NZEB.
2. Nous souhaitons aussi aborder cette année les répercussions spatiales que la pandémie entraîne au Japon pour l’architecture, les villes, les territoires et les paysages. Il s’agit d’interroger les éventuelles transformations des usages et des pratiques, d’étudier ce qui est délaissé, redécouvert, réinterprété, que ce soit par choix ou par obligation, de manière personnelle ou institutionnelle.
3. Varia, toujours à partir d’une entrée lexicale : expression, vocable technique, pratique, loi, (etc.). Cette entrée est destinée aux chercheur.es souhaitant présenter leur travail qui ne s’inscrit pas dans les thématiques proposées ci-dessus.

INFORMATIONS PRATIQUES

• Date Limite d’envoi : 18 octobre 2021
• modalités de rendu : texte de 2.000 signes - avec 3 à 5 références, bibliographiques, la discipline concernée, préciser la thématique, la date et le lieu d’intervention
• contact mail : japarchi@gmail.com
• Appel format PDF :