20/12/21 - Appel à contributions - Journée d’études revue Géographie et cultures - "Cultures : espaces, pratiques"

lundi 20 décembre 2021

Appel à contributions dans le cadre de la journée d’études "Cultures : espaces, pratiques" à l’occasion du 30ème anniversaire de la revue Géographie et cultures organisée le vendredi 25 mars 2022 à l’ENSA Paris-Val de Seine.

"La journée d’étude organisée par la revue Géographie et cultures proposera de mettre en débat trois grandes pistes de réflexion sur la manière de penser les cultures, et les « processus culturels » par l’espace et les pratiques. Parler ici de « processus culturels » vise à souligner le caractère dynamique des phénomènes culturels, mais aussi à mettre en avant l’importance que nous accordons aux jeux d’interaction, aux temporalités, aux échelles dans la manière dont on fait jouer sur le plan analytique l’objet culturel « comme système d’interprétation du monde et de structuration des comportements ». Quant à l’espace, il est ici conçu tout à la fois comme le support ou le contexte de l’action, et comme une modalité conceptuelle pour saisir et interroger précisément ce que les acteurs font, comment ils le font et le sens qu’ils donnent à ce qu’ils font : la culture n’existe qu’au travers des pratiques qui la produisent, et des espaces dans lesquels se déploient ces pratiques. Mettre en relation l’espace, le fait culturel et les pratiques conduit donc à interroger une modalité particulière de l’action sociale et de son explication."

OBJET

"La géographie culturelle française a été marquée au cours des dernières décennies par deux grandes tendances que sont, d’une part, la diversification de ses objets d’étude et, d’autre part, l’hybridation de ses approches. Elle n’a eu de cesse de s’affirmer comme un lieu d’expérimentations sur le plan thématique comme méthodologique, contribuant ainsi à élargir toujours davantage les horizons de la discipline et à en renouveler les débats notamment par la reconnaissance d’un caractère légitime à des sujets ou des démarches inédits ou inattendus. La diversité des épistémologies, des méthodologies et des projets théoriques portés par les auteur.es dessine un espace scientifique ouvert, pluriel et attentif à des objets d’étude nouveaux, singuliers ou hors des sentiers battus. [...]"

AXES

Saisir les cultures par les espaces et les pratiques
"La journée d’étude proposera de mettre en débat trois grandes pistes de réflexion sur la manière de penser les cultures, et les « processus culturels » par l’espace et les pratiques. Parler ici de « processus culturels » vise à souligner le caractère dynamique des phénomènes culturels, mais aussi à mettre en avant l’importance que nous accordons aux jeux d’interaction, aux temporalités, aux échelles dans la manière dont on fait jouer sur le plan analytique l’objet culturel « comme système d’interprétation du monde et de structuration des comportements » (Cuche, 2010). Quant à l’espace, il est ici conçu tout à la fois comme le support ou le contexte de l’action, et comme une modalité conceptuelle pour saisir et interroger précisément ce que les acteurs font, comment ils le font et le sens qu’ils donnent à ce qu’ils font : la culture n’existe qu’au travers des pratiques qui la produisent, et des espaces dans lesquels se déploient ces pratiques. Mettre en relation l’espace, le fait culturel et les pratiques conduit donc à interroger une modalité particulière de l’action sociale et de son explication. Les auteur.es sont invité.es à préciser à quels questionnements ou quelles propositions théoriques leur contribution entend répondre en lien avec les propositions ci-dessous."

La géographie culturelle à l’interface : penser les croisements
"Penser les cultures et les processus culturels par les espaces et les pratiques nous incite aujourd’hui à les saisir dans leur dimension spatiale, mais aussi sociale, politique et économique. Les inégalités d’accès à la culture, le marquage social et politique de certaines pratiques culturelles alternatives, voire considérées comme déviantes, le rapport au genre dans certaines pratiques culturelles ou encore les pratiques culturelles comme modes d’expression de mobilisation, de résistance ou de dénonciation de formes de domination, sont autant de pistes de discussion pour penser la géographie culturelle aujourd’hui. Si la caractérisation de ce qu’est la culture n’est plus de mise dans le débat sur la géographie culturelle, la question reste posée de la fonction que l’on fait jouer à l’idée de culture à l’intérieur d’un questionnement. Est-ce un objet d’étude, dont le caractère « ouvert » autorise une pluralité de formes d’investissement ? Une entrée qui conduit à orienter la focale sur le répertoire symbolique des situations soumises à l’analyse ? Ou bien est-ce un instrument analytique à visée explicative du social, une variable autour de laquelle il est possible de déployer un schéma causal, et qui n’existe pas indépendamment du chercheur ?"

Penser les cultures par le bas : espaces et pratiques des cultures
"Une tendance de fond, soumise à la discussion de cette journée d’étude est que la géographie culturelle est progressivement passée d’une analyse des cultures à une analyse des pratiques culturelles et des processus culturels. Ce déplacement du centre de gravité de la géographie culturelle témoigne autant de l’abandon du paradigme culturaliste et de ses impasses, que de la volonté de réinscrire les situations soumises à l’analyse dans des contextes de référence autres que culturels et de redonner aux expériences subjectives leurs logiques sociologiques. Ceci permet alors de replacer au cœur de l’analyse les individus, leurs pratiques culturelles et ce qu’ils en font, tout en ne perdant pas de vue que ces individus, y compris dans leur plus profonde intimité, sont socialement déterminés. Il s’agira alors d’étudier comment, concrètement, des pratiques culturelles s’inscrivent dans les spatialités des individus (y compris symboliques) et de considérer ces pratiques comme l’expression de cultures diverses (politiques, scientifiques, techniques) qui sous-tendent le rapport à l’espace des individus. Penser les cultures par le bas, c’est aussi le moyen de considérer la culture comme un répertoire de sens à partir duquel il est possible de questionner l’action sociale, qui n’est pas réductible à des produits de création et de consommation. Faire de la culture et des processus culturels une porte d’entrée pour saisir les relations des individus à l’espace implique également d’ouvrir un débat sur l’articulation du niveau microsocial (soit l’échelle du comportement ou des pratiques des individus) et du niveau macrosocial (soit l’échelle des situations ou des transformations qui engagent une société dans son ensemble), autrement dit regarder la façon dont on peut dépasser la monographie."

Perspectives méthodologiques : faire de la géographie culturelle aujourd’hui
"Les contributions seront également attendues faisant état de réflexions sur les outils et méthodes de la géographie culturelle aujourd’hui, y compris en interrogeant l’importation ou l’appropriation par la géographie culturelle francophone de concepts, de méthodologies ou de cultures scientifiques issues d’autres traditions disciplinaires et d’autres horizons que la géographie francophone ou anglophone. Les organisatrices et organisateurs de la journée porteront attention à retenir des communications qui restitueront des démarches de recherche ou de recherche-création ou de recherche-action qui mobilisent des pratiques culturelles, voire artistiques (poésie, théâtre, film, etc.) comme mode de production, d’expression ou de restitution des savoirs, des savoir-faire et des expériences, tant des personnes enquêtées que des personnes enquêtrices. Il s’agira ici de s’interroger sur la capacité de ces méthodes à renouveler la ou les géographies culturelles, non seulement sur le plan méthodologique, mais aussi sur le plan théorique et épistémologique."

INFORMATIONS PRATIQUES

Date limite d’envoi : le 20 décembre 2021.

Adresse d’envoi : gc@openedition.org

Modalités : propositions entre 2 000 et 3 000 signes hors références bibliographiques.

Voir en ligne l’appel à contributions