Soutenance de thèse "L’Architecture à l’Ecole des arts décoratifs. Regards sur l’évolution d’un enseignement : de la culture générale artistique à la formation de l’architecte diplômé (1831-1942)" de Florence Lafourcade préparée sous la direction de Madame Anne-Marie Châtelet, professeure à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Strasbourg (Université de Strasbourg, ARCHE).

"L’École des arts décoratifs, dont les origines remontent à 1766, formait à ses débuts des ouvriers capables de suivre le goût des artistes. Alors que l’architecture y avait toujours été considérée comme une base pour tous les enseigne- ments, elle devient peu à peu une discipline à part entière, jusqu’à la création d’un diplôme d’architecte en 1922."

"Ce diplôme, créé par l’arrêté du 20 février 1922, est l’aboutissement de réflexions qui, débutées dès la fin du xixe siècle, avaient conduit en 1920 sous Eugène Morand, directeur de 1908 à 1925, à la création de sept certificats : six pour la section des élèves hommes (« jeunes gens »), un pour la section des élèves femmes (« jeunes filles »). Dans la première section, deux certificats – de « construction » et de « décoration » – sanctionnent les enseignements d’architecture. Dans la section des « jeunes filles », l’unique certificat sanctionne les enseignements d’études documentaires, d’architecture, de composition décorative, de perspective et d’anatomie. Or cette organisation ne donne pas longtemps satisfaction. Dès le 1er mars 1921,l’Association des anciens élèves de l’ENAD, avec le soutien du directeur et des professeurs de l’école, réclame dans une lettre adressée au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts la création d’un diplôme d’architecte, arguant que les certificats délivrés par l’école les mettaient en situa- tion d’infériorité face à des élèves sortis diplômés d’écoles privées, comme l’École spéciale des travaux publics. À la suite de cette demande, le diplôme d’architecte de l’École des arts décoratifs est finalement créé l’année suivante. D’abord délivré par le directeur, le diplôme d’école devient diplôme d’État, signé par le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, à partir du 29 avril 1931. Dès cette date, les élèves diplômés et leur Société en profitent pour se nommer « architectes diplômés par l’État – diplômés des Arts décoratifs » (DPE-DAD), et alors que la crise des années 1930 renforce la concurrence entre les architectes, la Société des architectes diplômés par le Gouvernement (SADG) crie à la concurrence déloyale. Ses membres, formés à l’École des beaux-arts, craignent que les maîtres d’ouvrage les confondent avec les architectes issus de l’École des arts décoratifs et engagent dès lors de longs débats sur la légitimité de celle-ci à délivrer un diplôme d’État d’architecte. Ces débats rejoignent les réflexions sur le statut de l’architecte et, après divers rebondissements, trouvent leur aboutissement sous le régime de Vichy : l’ordre des architectes est fondé le 31 décembre 1940 et la décision est prise de supprimer la formation architecturale à l’ENSAD à partir de 1943."

COMPOSITION DU JURY

• Mme Dumont Marie-Jeanne, Maître de conférences (HDR), ENSA Paris-Belleville (rapporteure)
• M. Lüthi Dave, professeur, Université de Lausanne (rapporteur)
• M. Brucculeri Antonio, professeur, ENSA Paris La Villette
• M. D’Enfert Renaud, professeur, Université de Picardie Jules Verne
• M. Bolle Gauthier, Maître de conférences (HDR), ENSA Strasbourg
• M. Bouvet Vincent, Chargé de mission d’aide à la diffusion des collections et des archives de l’Ensad (membre invité)

INFORMATIONS PRATIQUES

Date : le 6 décembre à 14h.

Lieu : ENSA Strasbourg (bâtiment La Fabrique, Salle F.601, 6ème étage)

Voir l’avis de soutenance sur le site de l’Université de Strasbourg