Thèse de doctorat en Arts et langages de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et de l’Universidad de Chile sous la direction de Jacques Leenhardt. Thèse soutenue le 6 octobre 2015.
Thèse de doctorat en Arts et langages de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et de l’Universidad de Chile sous la direction de Jacques Leenhardt. Thèse soutenue le 6 octobre 2015.
"Cette étude porte sur un ensemble de dessins d’architecture réalisés au Chili dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, une période où l’activité architecturale a connu une intensification particulière grâce à la volonté de Charles III d’Espagne (r. 1759-1788) de moderniser les villes américaines sous sa domination. L’un des moyens employés pour accomplir cette tâche a été l’affectation d’ingénieurs et d’architectes en Amérique latine. Ainsi, à partir de 1762, une trentaine de professionnels, tous issus d’académies de génie civil et d’architecture européennes, ont débarqué au Chili. Ceux-ci, détenteurs d’un savoir-faire en lien avec les préceptes rationalistes des Lumières, ont posé les bases d’une architecture académique qui a commencé en 1797 avec la fondation de la première école de mathématiques du pays. Nous cherchons ici à démontrer que, dans ce processus de professionnalisation, le dessin géométrique a constitué un outil fondamental dans la construction d’un nouveau paradigme « moderne » de l’architecture au Chili : celui de son alliance avec l’État."
"Dans l’introduction de cette étude, nous proposons une révision des problèmes historiographiques posés par notre recherche. Dans la première partie, nous abordons la maigre production de dessins d’architecture durant le XVIIe et la première moitié du XVIIIe siècle, en replaçant la rareté de plans dans le contexte de la pratique empirique de l’architecture. Dans la deuxième partie, nous décrivons le processus de stimulation de la production de dessins d’architecture dans l’espace chilien dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, suite à l’arrivée sur le territoire du groupe de constructeurs détenteurs d’une formation académique reçue en Europe. Nous nous focalisons, dans cette partie, sur la transmission au Chili de conventions graphiques qui reflétaient les avancées techniques et les préoccupations esthétiques des Lumières européennes, ainsi que sur la place du dessin dans un processus général de rationalisation de l’activité administrative de la couronne espagnole. Finalement, dans la troisième et dernière partie, qui sert d’épilogue à l’étude, nous décrivons le processus d’académisation de l’architecture dans le cadre du développement d’une politique éducative née dans les dernières décennies de la période coloniale, mais reprise par les républicains du XIXe siècle, lesquels ont emprunté le discours illuministe français pour proclamer leur libération de l’héritage colonial espagnol. Enfin, suite aux conclusions, une première annexe recueil les images qu’illustrent cette étude (figures), tandis qu’une deuxième annexe répertorie les dessins d’architecture civile et militaire que nous avons trouvés pour la période allant de 1605, date du premier plan d’architecture chilien connu, à 1810, date de célébration de la première assemblée de la République indépendante du Chili et qui, par conséquent, marque la rupture du lien administratif avec l’Espagne."
PLAN DE LA THESE
Introduction
Première partie. 1605-1738 : le dessin empirique
Deuxième partie. 1762-1797 : l’inscription scientifique
Épilogue : Académisation et utilitarisme de l’architecture au XIXe siècle
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