Plutôt que de ramener le développement des PME à une pure et simple externalisation de la grande industrie, et s’opposant également aux théories institutionnalistes qui relient celui-ci au rôle des forces politiques locales ou à des conditions historiques particulières, l’auteur fonde l’origine de cet entreprenariat de type nouveau sur le processus de socialisation de la production qui a recomposé le tissu industriel italien à partir des années 1970 et sur sa conflictualité sociale, caractérisée par la recherche d’alternatives au travail de type fordiste contrôlé par la grande industrie. Il montre comment se sont développés de nouveaux modèles industriels autour d’une nébuleuse de PME, aux franges du double travail et de l’économie souterraine, sous l’impulsion des couches d’ouvriers, techniciens et ingénieurs issus de l’usine automatisée : mais aussi comment dés 1985 la grande industrie a repris le contrôle des PME innovantes, notamment par la réforme fiscale et du crédit et la réouverture du marché du travail à des couches déqualifiées, ainsi que par le biais des normes liées à la construction du marché unique européen.