08-29/03/18 - Architecture à lire

jeudi 8 mars 2018

Cycle de conférence organisé sous la direction scientifique de Caroline MANIAQUE et animé par Jean-Louis VIOLEAU à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Normandie, les jeudi 8, 22 et 29 mars 2018.

Le cycle de conférences « Architecture à lire » de l’ENSA Normandie interroge la production de l’architecture et de l’urbanisme par la rencontre d’auteurs – chercheurs, penseurs, théoriciens, historiens. Les auteurs développent une pensée théorique sur tout – ou partie – de leur ouvrage, ouvrant ensuite à un temps d’échange et de débat.

PROGRAMME

Jeudi 8 mars 2018 : Maxime Decommer « Les architectes au travail. L’institutionnalisation d’une profession, 1795-1940 »

31 décembre 1940. Une loi fonde l’Ordre des architectes en France
et réglemente pour la première fois l’accès à la profession et le port
du titre d’architecte. Désormais, la pratique relève obligatoirement
du mode d’exercice et des valeurs libérales. Plusieurs siècles ont été
nécessaires aux architectes pour se faire reconnaître comme un corps
de professionnels possédant un savoir spécifique, justifiant ainsi leur
demande du monopole de l’architecture.

Quels sont les rapports exacts entre la grande histoire de
l’institutionnalisation de la profession, la définition de ses règles
d’activité et les manières concrètes d’exercer et de travailler de ses
membres ? À travers le prisme des structures de travail et des lieux
d’exercice des architectes, ce livre met en évidence les vicissitudes
de la profession, de la chute de l’Académie royale d’architecture à la
Révolution française, jusqu’aux années 1940.
Ainsi s’éclaire de façon inédite l’histoire d’une profession qui continue
de s’interroger sur ses missions et ses cadres d’exercice.

Jeudi 22 mars 2018 : Raphaël Labrunye « L’orphelinat d’Aldo van Eyck. De la réception de l’œuvre à la genèse du projet »

Une photographie aérienne a transformé l’orphelinat de l’architecte
Aldo van Eyck, construit entre 1955 et 1960 à Amsterdam, en
une icône – au sens propre du terme –, substituant une image au
bâtiment lui-même dans l’imaginaire des architectes et dans la presse
spécialisée. Dématérialisée par le médium photographique, l’oeuvre fut
ensuite réinterprétée dans les années 1970 par de nombreux auteurs,
qui la situèrent à l’origine de différents mouvements ou concepts
architecturaux, comme le structuralisme, le Mat-building ou la New
Amsterdam School. Ces interprétations ne résistent cependant pas à
une analyse attentive du bâtiment, effectuée dans cet ouvrage grâce
aux croquis d’étude de l’architecte et aux plans bétons, qui démontre
l’absence de toute rationalisation structurelle et constructive.

Le livre vise à renouveler le genre monographique en proposant une
confrontation entre la fortune critique de l’oeuvre et la matérialité
structurelle, constructive et plastique de l’édifice achevé.

Jeudi 29 mars 2018 : Valérie Nègre « L’Art et la matière. Les artisans, les architectes et la technique (1770-1830) »

Ce qu’il est convenu d’appeler la culture populaire n’a cessé de fasciner
les artistes, les écrivains et les historiens depuis les années 1830, et
pourtant les artisans nous sont en grande partie inconnus. Ce livre
entend combler cette lacune. Il se propose de repenser un groupe
d’artisans et d’architectes constructeurs en s’attachant à saisir leurs
figures, à prêter attention à leurs manières d’écrire, de dessiner, de
modéliser et de médiatiser la technique. Il montre non seulement que
ces derniers innovent, mais qu’ils participent à un lent mouvement
d’esthétisation de la technique. Loin de vivre dans un monde cloisonné
et uniquement oral, ces praticiens contribuent à redéfinir l’architecture
au tournant des XVIIIe et XIXe siècles.

Voir en ligne : les trois événements sur le site de l’ENSA Normandie