14/03-27/06/16 - Éprouver, composer et penser le local en ville : ressource identitaire, compétence ordinaire et expérience innovante

lundi 27 juin 2016

Séminaire ouvert à tous, 2e et 4e lundis du mois de 15 h à 17 h (à l’EHESS, salle 1, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 14 mars 2016 au 27 juin 2016.

La question de la territorialisation dans ses relations à la notion de ressource et d’innovation sociale est encore peu étudiée par les sciences sociales dans son articulation avec la production de la ville. Nous nous proposons ainsi d’aborder les phénomènes locaux de territorialisation comme autant d’appuis de pratiques, de représentations etc. des espaces urbains et de réfléchir dans cette perspective aux formes diverses de localisation, délocalisation, relocalisation, ancrage et dés-ancrage, et toutes dynamiques tendant à « faire territoire » – comme à le défaire – qui se produisent dans les métropoles contemporaines.

Les territoires sont devenus, au gré des changements économiques, politiques et sociaux, des lieux d’innovation s’adaptant aux nouveaux enjeux culturels, identitaires, patrimoniaux et sociétaux, émergeant dans un contexte de mondialisation. Ainsi, les diversités sociales se recomposent, se développent et s’intègrent à ces villes globales, dans un mouvement perpétuel qui certes n’empêche nullement des phénomènes localisés de dépérissement urbain, mais par un effet contraire favorisent l’émergence de situations locales de créativité. Ainsi, des territoires, au cœur de processus de recomposition, forment des pôles d’attraction pour les habitants aux multiples appartenances, participant à la structuration physique et symbolique des espaces ruraux comme urbains. Les représentations d’une situation sociale que construisent les acteurs, édiles politiques comme minorités, et les conséquences collectives de l’action – requalification culturelle, valorisation touristique, labellisation – qu’ils développent en réponse, en connaissance de cause ou pas, seront privilégiées comme autant d’entrées, comme indicateurs pour observer et comprendre les modalités adaptatives à l’œuvre dans ces moments de contraction des évolutions sociales et territoriales.

D’une manière générale, les processus de territorialisation à l’œuvre dans les cités contemporaines mettent au jour les relations complexes et contradictoires entre identité locale et ville monde. Il s’agit de comprendre comment se créent, disparaissent et se transforment les lieux et les marquages territoriaux dans les villes actuelles. En quoi la pensée urbaine peut-elle être un instrument pour éprouver les espaces : transformation, gestion, appropriation ? Comment les recompositions interpellent les acteurs dans leur contribution à la construction d’un local ? Comment se mesure l’ancrage spatial de ces productions dans une ville faite de territoires composites et transitoires, où règnent des dynamiques réticulaires favorisant les fragmentations ?

Les axes thématiques :

  • Le local dans le temps long comme ressource face à la mondialisation
  • Vivre le local : une ressource identitaire innovante
  • Labels territoriaux comme ressort de l’innovation sociale et urbaine

Ces trois grands axes offrent une triple approche du fait territorial une étude (de « genèse ») sociohistorique des processus à l’œuvre dans les contextes de mondialisation ; un travail (« par le bas ») ethnographique et sociospatial sur les usages et les pratiques des habitants ; une analyse (« par le haut ») sociologique et sémiotique des espaces et des acteurs (architectes, aménageurs, communicants, édiles, élus, techniciens, théoriciens, etc.) qui les produisent.

Voir en ligne : résumés des trois axes thématiques sur le site internet de l’EHESS