06/04/20 - Appel à articles - Revue Exercice(s) d’architecture - "L’autonomie de l’architecture"

lundi 6 avril 2020

Appel à articles en vue du 9e numéro de la revue Exercice(s) d’architecture de l’Ensa Bretagne.

"À l’heure de la transition écologique, le monde de l’architecture est traversé par
beaucoup d’interrogations et de remises en cause. L’incertitude amène à trouver des
parades souvent un peu rapides et de court terme. L’une d’elles réside dans
l’importance prise par l’hyperspécialisation programmatique dans les concours
d’architecture (tant publics que privés) et la fétichisation du programme qui
déshumanise la commande en la réduisant à des tableaux surfaciques."

"Cet hyperprogramme, dernier avatar en date du fonctionnalisme hérité du
Mouvement moderne, peut‐être questionné et pose en filigrane la question du rôle de l’architecte. Cependant, au‐delà de la figure de l’architecte, il paraît nécessaire de
s’interroger sur l’architecture elle‐même. Comment peut‐on aborder d’un point de vue théorique, mais aussi pratique l’autonomie de l’architecture ? Ne serait‐elle que la transcription volumétrique de fonctions préalablement identifiées et quantifiées ? Ou alors devons‐nous rechercher l’écart entre fonction et forme pour favoriser son
évolution et sa transformation ?"

OBJET

Répondre à ces questions simplement formulées permettrait d’explorer le champ de
l’architecture selon des approches multiples pour en identifier la spécificité. Il apparaît ici que quelque chose excède la mise en œuvre du programme par des moyens techniques. Il serait alors opportun d’explorer ce qui appartient en propre au domaine de l’architecture et donc au travail de l’architecte. Si l’architecture est au croisement du social et du technique, elle n’est ni le social ni le technique. Elle est autre chose qui les inclut et les emmène sur d’autres chemins et d’autres visées.

AXES

"L’enjeu est donc d’identifier ce qui serait spécifique à l’architecture et la constituerait en tant que discipline autonome. Comme le souligne l’architecte américain et ancien dean de la Princeton University School of Architecture, il nous faut pour cela cesser de considérer l’architecture comme « une version défectueuse » de l’histoire, de la sociologie ou des sciences pour l’ingénieur par exemple. Pour cela, il faudrait que « les architectes arrêtent de braconner dans d’autres champs et qu’ils récupèrent une expertise spécifiquement architecturale. La pratique de l’architecture exige un mélange très particulier de savoirs et de talents, et ces compétences sont souvent sous‐évaluées étant donné notre intérêt actuel pour les nouvelles technologies, les images éphémères, la critique sociale ou les échanges interdisciplinaires. Le problème, à mon avis, ce ne sont pas ces nouvelles compétences, mais plutôt comment nous pouvons apprendre à utiliser l’expertise que nous possédons déjà de manière plus efficace dans ce nouveau climat de travail [1].
C’est en comprenant mieux l’autonomie de l’architecture que s’envisagent aussi de manière plus assurée et pertinente les relations aux autres disciplines. Dessiner les contours de cette spécificité serait salutaire par les temps troublés et incertains
d’aujourd’hui. »"

INFORMATIONS PRATIQUES

Date limite d’envoi : le 4 avril 2020.

Adresse d’envoi : revue.ensab@rennes.archi.fr

Modalités : proposition d’article avec titre provisoire, résumé (500 à 1 000 caractères maxi), angle défini, coordonnées des auteur.ice.s et visuel libre de droits format portrait.

[1] Stan Allen, « Revising our expertise », in Hunch 6/7, « 109 Provisional Attempts to Address Six Simple and Hard Questions About What Architects Do Today and Where Their Profession Might Go Tomorrow », Rotterdam, The Berlage Institute, 2003, p. 64.

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