30/10/20 - Appel à manifestation d’intérêt - Revue Flux - "Les services urbains en réseaux au prisme des interdépendances"

vendredi 30 octobre 2020

Appel à manifestation d’intérêt dans le cadre du numéro thématique "Les services urbains en réseaux au prisme des interdépendances" de la revue Flux à paraître en 2021.

"Dans le domaine des services urbains en réseaux (eau potable, assainissement, déchets, électricité, télécommunication, transport...), la question des « interdépendances » – entendues globalement comme des relations mutuelles, produisant des effets de réciprocité – est longtemps restée secondaire. Elle n’intervenait de manière explicite le plus souvent que pour analyser la vulnérabilité des services et des réseaux et les effets en cascade engendrés lors de crises (Toubin et alii, 2013). Néanmoins, depuis une dizaine d’années, cette notion connaît une acuité accrue, eu égard à la montée en puissance des approches transversales depuis la fin du XXe siècle, en remplacement des logiques sectorielles à l’origine de ces services (Renaud-Hellier, 2007 ; Caillaud, 2013). Cet état de fait se trouve aujourd’hui renforcé par la montée en puissance des changements globaux (démographie, socio-économie, climat-environnement...) dans les discours scientifiques, politiques et médiatiques, et dans leurs traductions en termes de politiques publiques (Salles, Le Treut, 2017)."

OBJET

"Malgré cette mise en avant plutôt récente du thème des interdépendances dans la littérature académique (Newell, Goldstein, Foster, 2019), les services urbains et leurs infrastructures de réseau n’ont pas été exempts d’analyses s’en approchant, comme en témoigne la diversité lexicale autour de cette question. « Interconnexions », « interactions » (Dupuy, 1993), « imbrications » (Tabourdeau, Debizet, 2017), « gestion intégrée » (Rocher, 2008), « systèmes urbains » (Dupuy, 1984), « métabolisme urbain » (Barles, 2019), « nexus » (Newell, Goldstein, Foster, 2019), etc., sont des termes et expressions régulièrement employés pour analyser le fonctionnement des services en réseaux, et l’ensemble des relations réciproques qui les entourent. Cela en fait même une constante des études urbaines, qui voient la « ville des réseaux » comme un modèle d’explication des transformations urbaines (Florentin, 2019). [...]

La question des interdépendances propose donc une heuristique particulièrement intéressante pour comprendre le sens des relations complexes qu’entretiennent les acteurs, les ressources, les services, les infrastructures et l’environnement au sens général du terme, dans le cadre de systèmes urbains. Nous postulons qu’elle constitue aussi un angle d’approche extrêmement fécond pour appréhender les dynamiques de changement et/ou d’inertie à l’œuvre dans le domaine des services urbains en réseaux."

AXES

Le présent appel à contribution entend approfondir ces réflexions, en se concentrant autour des quatre questions suivantes :

  • En quoi une lecture par les interdépendances permet-elle de penser les trajectoires des villes et des réseaux dans leurs complexités ? Quels sont les apports et les limites de cette notion comparés aux autres concepts évoqués – système, imbrication, métabolisme, nexus, etc. ? Comment une approche par les interdépendances permet-elle d’objectiver, de structurer et de clarifier les relations systémiques qui traversent les services urbains en réseaux et leurs infrastructures, et leurs transformations (sociopolitiques, techniques, environnementales, gestionnaires...) ?
  • Comment se structurent les interdépendances au sein des organisations sociotechniques ? Quelles sont les dimensions (les objets / outils / services, les territoires, les institutions, les individus...), les formes (systémiques vs sectorielles, nœuds, linéarité...) et les natures (fonctionnelles, matérielles, sociopolitiques, symboliques, spatiales, temporelles, instrumentales...) des interdépendances liées aux services urbains en réseaux ? Comment se matérialisent-elles ? Comment s’articulent-elles entre elles ? Comment évoluent-elles (stabilité, renforcement, disparition, substitution, etc.), et selon quelles temporalités ?
  • Comment les interdépendances sont-elles pensées, prises en compte et gérées au cours du temps ? Quels sont les acteurs, les outils (plans / schémas, dispositifs de concertation, cadres de régulation, systèmes d’informations et de connaissances...), les processus, les leviers, les obstacles et les risques intervenant dans la maîtrise des interdépendances ? Qu’induisent les interdépendances dans la gestion des services (économies d’échelle, coûts de transaction et de coordination, référentiel commun, prise de décision, partage des responsabilités, temporalités d’action, tensions...) ?
  • Quels sont les effets et les contraintes des interdépendances sur les services et les infrastructures, en termes : de performance et de résilience du système ; d’inertie ou de faculté d’évolution ; d’arbitrages politiques et techniques ; d’opportunités et de contraintes ; de paradoxes et d’innovations (techniques / numériques, organisationnelles, sociales...) ; d’aménagement du territoire et de gouvernance ; de multifonctionnalité ; de transition énergétique ; etc. ?"

INFORMATIONS PRATIQUES

Date limite de soumission : le 30 octobre 2020.

Adresses d’envoi : kevin.caillaud@inrae.fr ; benedicte.rulleau@inrae.fr ; nessi.h@parisnanterre.fr

Modalités : proposition d’article sous forme de résumé (4 000 caractères
maximum) et bref curriculum vitae avec coordonnées complètes et affiliation
institutionnelle

Appel à manifestation d’intérêt