11/11/20 - Appel à articles - Revue Questions de communication - "Mise en (in)visibilité des groupes professionnels"

lundi 2 novembre 2020

Appel à articles dans le cadre du dossier "Mise en (in)visibilité des groupes professionnels" coordonné par le Cérep, Université de Reims Champagne-Ardenne du numéro 39 de la revue Questions de communication à paraître au premier semestre 2021.

"Les groupes professionnels (entendus ici au sens large, au-delà des professions établies, libérales ou savantes : Demazière et Gadéa, 2009) se donnent ou sont donnés à voir, de façon contrastée, dans tous les secteurs de l’écosystème médiatique. Ce processus de publicisation et de sémiotisation, soutenu par l’émergence des « relations publiques généralisées » (Miège, 1997), leur fournit une tribune privilégiée pour promouvoir leurs activités, affirmer leurs compétences et défendre leurs intérêts. Mais il est tout autant synonyme de vulnérabilité, au sens où il bouscule leur capacité à contrôler leur représentation. Plus les professions et leurs activités suscitent le regard et le débat publics, plus le travail de représentation devient nécessaire mais précaire. Le présent dossier entend ainsi examiner la mise en (in)visibilité (Dayan, 2013 ; Heinich, 2012 ; Voirol, 2005a, 2005b) des mondes du travail dans les espaces publics médiatiques, pour en comprendre les ressorts, le contenu, les modalités et les implications. L’actualité autour de la pandémie de la Covid-19 montre d’ailleurs comment des activités ordinairement invisibilisées, où les femmes sont souvent surreprésentées, peuvent accéder sous certaines conditions à la visibilité publique et à la reconnaissance sociale. [...]"

OBJET

"[...] À cette aune, les contributions pourront concerner les opérateurs et les opérations de mise en visibilité médiatique. Le travail de représentation est ordinairement assumé par des porte-parole agissant par délégation, ou, de plus en plus, par des communicant·es professionnel·les (Gadéa et Olivesi, 2016 ; Walter, 1995), et s’inscrit dans des pratiques sociales et discursives ritualisées (Bourdieu, 1982). Mais il est aussi l’œuvre de travailleur·euses qui se saisissent du web et des réseaux sociaux pour donner à voir, en dehors de tout mandat officiel et selon des modalités renouvelées, les mondes du travail et leurs coulisses. C’est le cas, par exemple, des récits expérientiels publiés sur les plateformes de blogs par des enseignant·es, des policier·ères, des cadres, des employé·es, etc. (Connan, Le Saulnier et Verdier, 2015), qui se réapproprient leur représentation sur fond d’« emprise de la communication » (Pailliart, 1995) et de crise du syndicalisme. [...]"

AXES

"Le dossier questionnera le rôle et la place des médias dans la représentation et, indissociablement, dans la construction des groupes professionnels et de leurs compétences. Les contributions pourront s’intéresser tant aux « professions prétentieuses » qu’aux « métiers modestes » (Hughes, 1996 : 123-135), et à l’ensemble des supports matériels et des genres discursifs où s’opère, selon des intensités variables, leur mise en visibilité. Elles pourront notamment s’inscrire dans les axes suivants :

  • Le travail de représentation ou d’argumentation orchestré par les groupes professionnels (ou certains de leurs membres) dans les espaces publics médiatiques ; les régimes de publicisation et de sémiotisation auxquels ils donnent matière ; les pratiques discursives ou les « idiomes figuratifs » (Gadéa, 2016) par lesquels ils se donnent ou sont donnés à voir ; au contraire, les formes et les effets de leur invisibilisation ; les rhétoriques à l’œuvre dans la construction des groupes professionnels et l’affirmation de leur « professionnalité » ; les justifications avancées en réponse aux controverses ou aux scandales autour de leurs activités.
  • Les conditions de production, de diffusion, de circulation et, plus spécifiquement, de réception des représentations concernant les groupes professionnels et leur travail ; la réception de ces représentations (tous supports et genres confondus) par les professionnel·les eux·elles-mêmes, leurs client·es ou les publics ; l’entremise des médias dans la compréhension et l’appréciation des professions et de leurs activités par les publics ; ses implications sur les relations entre les professionnel·les et leurs publics, et sur la constitution des identités au travail."

INFORMATIONS PRATIQUES

Date limite de soumission : le 11 novembre 2020.

Adresses d’envoi : beatrice.fleury@univ-lorraine.fr ; jacques.walter@univ-lorraine.fr

Modalités : Proposition de 2 à 3 pages, retour des décisions aux auteur·es des propositions le 16 novembre 2020, puis date limite de remise des textes aux coordinateurs le 14 février 2021 (format : 50 000 signes espaces comprises).

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Appel à articles