10/01/23 - Appel à communications - Colloque Lavue "Contradictions urbaines"

mardi 10 janvier 2023

Appel à communications dans le cadre du colloque "Contradictions urbaines" organisé par l’Unité mixte de recherche (UMR) Lavue 7218 CNRS, Laboratoire Architecture, Ville, Urbanisme, Environnement qui aura lieu les 14 et 15 juin 2023 à l’université Paris Nanterre.

Cette nouvelle édition du colloque « Contradictions urbaines » organisée par l’UMR LAVUE interroge ce que font les expériences participatives aux objets et aux terrains des chercheurs qui appréhendent l’urbain comme un marqueur central des transformations des sociétés. À la fois tributaire d’injonctions et de procédures inscrites dans la législation, mais aussi façonné par des mouvements collectifs décidés à entrer dans le débat public, l’exercice de la participation fait face à des sociétés et à des espaces qui limitent, favorisent ou font bifurquer sa mise en œuvre. Pour le LAVUE, la participation représente une problématique transversale ayant évolué ces dernières années, sous l’effet de recherches qui concernent la coconstruction des phénomènes urbains et des démarches permettant de produire de la connaissance et des apprentissages partagés. Les thèmes retenus pour ce colloque s’inscrivent dans cette double perspective.

OBJET

"Il s’agira moins d’aborder la participation en tant que telle, que de partir d’un certain nombre de problématiques sociétales pour les questionner à l’aune de l’évolution des enjeux et des pratiques participatives dans les processus de fabrication de l’urbain. Ce colloque s’intéressera ainsi aux modalités et à la portée socio-spatiale de ces dynamiques collectives, entre échecs et innovations, au
regard d’un ensemble d’impératifs contemporains : lutte contre les inégalités, transition écologique, démocratisation de l’action publique, etc. Il sera l’occasion d’examiner les tensions et les contradictions urbaines de la participation qui naissent au croisement des différentes formes de domination et de défiance, de résistances et de mobilisations. Cet appel à communications s’adresse à toutes les approches disciplinaires ou interdisciplinaires."

AXES

  • 1. Comment le champ de la participation contribue aujourd’hui à réactualiser, à éclairer les tensions et les contradictions ?
    • 1.1. Entre questions urbaine, sociale et environnementale :
      "Le couple « question urbaine et question sociale » a largement nourri la recherche au LAVUE. Les initiatives participatives dans le cadre des politiques de rénovation urbaine des quartiers populaires – ou celles conquises sur ces mêmes espaces pour que ces transformations ne se fassent « pas sans nous » ou qu’elles se fassent au nom d’un « Droit à la ville » – rappellent les liens étroits qu’entretiennent les dynamiques participatives avec le glissement de la question sociale à la question urbaine. Celui-ci dure depuis le XIXe siècle mais s’est accéléré depuis les années 1970 au sein de l’action publique et des mouvements sociaux. Aujourd’hui, la question environnementale, notamment, rebat les cartes du rapport dialectique entre ces deux catégories. L’impératif participatif, en favorisant cette spatialisation de la question sociale à des échelles restreintes, a joué un rôle essentiel dans le transfert sur les populations de la charge morale liée à l’enjeu écologique, y compris dans les quartiers populaires. [...]
    • 1.2. Entre logiques urbanistiques et institutionnelles descendantes, et dynamiques citoyennes
      Il s’agit ici de réinterroger l’opposition top down / bottom up qui reste une grille d’analyse couramment mobilisée par la littérature scientifique en dépit du souhait de la dépasser et d’expériences observées qui la complexifient. Alors même que la reconnaissance de la place descitoyens ordinaires comme parties prenantes semblait avoir clarifié la nature des acteurs et des individus susceptibles d’être conviés ou engagés dans des démarches participatives, les retours autoritaires réactivent les rapports de pouvoir et font vaciller les expérimentations démocratiques nouvelles, témoignant ainsi des trajectoires non linéaires des processus participatifs. [...]
  • 2. Que font les circulations des savoirs et des modèles participatifs...
    • 2.1. ... aux relations entre les Suds et les Nords ?
      Les programmes de développement dans le monde rural, qui s’affichent comme pionniers de la participation (associations d’irrigants, Self-Help Groups en Asie du Sud), les corridors de croissance agricole soutenus par la Banque Mondiale et la NASAN (Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition) interrogent la circulation des modèles participatifs, condition de financement des grands bailleurs internationaux, et leur ré(interprétation) : combien de « cases à cocher », quel niveau d’évaluation pour cette mise en œuvre d’une participation dite modèle ? La participation institutionnalisée s’est-elle vraiment inscrite au sein des lieux de la gouvernance locale ? La participation institutionnalisée s’est-elle vraiment inscrite dans la gouvernance locale ? Comment s’effectue le « grand partage » avec les ONG si l’État, trop incompétent ou corrompu dans nombre de
      pays du Sud, tente d’être contourné par bien des « acteurs du bas » ? [...]
    • 2.2. ... aux dynamiques d’agrarisation de la ville ?
      Les projets d’agriculture de proximité conduits par les villes, ceux des écoquartiers intégrant l’activité agricole souffrent du défaut d’interconnaissance des environnements urbains et ruraux par les acteurs qui en sont parties prenantes. Servant de prétexte comme vitrines « vertes » pour répondre aux injonctions environnementales, l’agriculture ou le jardin cultivé peinent, de ce fait, à résister au temps. [...]
  • 3. Comment les acteurs affrontent-ils les contradictions entre néolibéralisation de l’urbanisme et idéal participatif ?
    • 3.1. Entre soutien aux initiatives citoyennes et dérégulation opérée par la puissance publique dans les politiques urbaines
      Depuis une vingtaine d’années, les pouvoirs publics ont massivement recours à des dispositifs participatifs variés, notamment dans la production et la gestion de l’habitat, des espaces de proximité, des documents de planification ou de projets relevant de la transition environnementale. Du fait de l’alliance de plus en plus forte entre les grands opérateurs technico-économiques et le pouvoir politique, la question de la portée des démarches participatives est posée : permettent-elle de
      produire des alternatives ou sont-elles au contraire un opérateur puissant de la diffusion de la rationalité néolibérale en matière de production et de gestion urbaine ? [...]
    • 3.2. Entre dynamiques coopératives et logiques concurrentielles
      Dans le contexte de la ville néolibérale, les pouvoirs publics et certains opérateurs n’hésitent plus, depuis le début des années 2010, à présenter les démarches participatives comme vectrices d’innovations. Des groupes de citoyens, des porteurs de projet issus de la société civile (collectifs d’habitants, Groupes d’Action Locale, associations) se trouvent associés à des démarches engagées à ce titre : Appels à Manifestation d’Intérêt, dispositifs d’urbanisme transitoire, permis d’expérimenter, permis de végétaliser, permanence architecturale... Quelles compétences leur reconnaît-on ? Dans quelle mesure, sur quels objets et dans quelles temporalités se mettent effectivement en place des processus de coproduction avec des praticiens ? [...]"

INFORMATIONS PRATIQUES

Date limite de soumission : le 10 janvier 2023.

Modalités : intitulé, résumé d’environ 5 000 caractères (espaces comprises), 4 à 8 mots-clés, quelques références bibliographiques et les indications pour les auteur.es (nom, prénom, statut, équipe de recherche, établissement d’exercice, e-mail)

Adresse d’envoi : colloque.lavue@gmail.com

Appel à communications