03/10/19 - Colloque international Urban Feedback - Perspectives critiques sur 50 années d’enseignement et de recherche en urbanisme (1968-2018)

jeudi 3 octobre 2019

Appel à communications dans le cadre du colloque international Feedback organisé par l’Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine et l’Unité Mixte de Recherche Pacte à Grenoble du 28 au 30 janvier 2020.

"Alors que tout pousse l’urbanisme à regarder vers le futur, ce colloque propose d’inverser le regard et d’observer la discipline – ses enseignements comme ses recherches – à l’épreuve des cinquante dernières années. Une démarche qui s’inscrit pourtant dans une certaine actualité puisque nombre d’instituts d’urbanisme fêtent en 2019 leur 50ème anniversaire – Aix, Grenoble et Tours notamment – (Buyck et al., 2018). En outre, proposer une périodisation – toute relative – qui prend en compte l’année 1968 n’est pas anodin. Alors que la jeune génération d’urbanistes est tentée de couper les ponts avec la société et la pratique « conventionnelle » de l’urbanisme (Goodman, 1971) s’opère en parallèle l’institutionnalisation de la formation dans ce champ. Dans le même temps s’ébauche une démarche écologique débordant la critique de l’urbanisme officiel pour mettre en cause la relation de la société industrielle avec l’espace naturel (Borasi et al., 1973). Centré sur les processus de décision qui touchent à l’urbain et à son extension exponentielle, l’urbanisme post 68 porte en lui les termes d’un débat épistémologique d’une éclatante actualité. En d’autres termes ce colloque est un exercice de mise à jour des motivations et des stratégies rhétoriques de l’urbanisme, mené avec les techniques de la critique urbaine et de l’urbanisme. À travers l’analyse d’expériences pédagogiques, de contrats de recherche, de trajectoires biographiques et / ou institutionnelles, d’œuvres théoriques et / ou (vidéo-)graphiques etc. c’est à l’urbanisme en tant que reformulation de l’urbain que l’on s’intéresse. Ni purement inductif ou déductif, l’urbanisme – changement de point de vue qui pousse à l’action – ne peut se résumer aux transformations qu’il induit. À suivre son processus d’énonciation – fortement intriqué à l’urbain – à la trace, l’ambition de ce colloque est de donner à voir l’urbain dans toute son épaisseur et permettre ainsi de comprendre autrement les réalités, les pratiques et les théories urbaines comme urbanistiques."

OBJET

"Ce colloque est donc l’occasion de montrer et de mettre en débat au sein de la communauté scientifique et professionnelle comment cette rétrospective esquisse à sa manière le devenir de l’urbanisme notamment dans les façons dont il est pensé, vécu et pratiqué. Il est attendu dans les propositions des éléments de réponses et de débat à la thématique générale Urban Feedback à travers 6 thématiques présentées dans cet appel à communication. Une attention toute particulière sera portée aux travaux se risquant à établir des passerelles et des hybridations entre divers domaines de savoirs :

  • à l’articulation de plusieurs champs disciplinaires
  • croisant pratiques de recherche et activités d’urbaniste
  • intégrant diverses modalités de critique urbaine
  • empruntant à la fois à l’histoire urbaine et à l’épistémologie."

AXES

  • 1. Action / Savoir
    "Dans le cadre de cette session la rétrospective des travaux proposés se focalise sur la dialectique entre urbain de l’action et urbain du savoir (Van Damme, 2013). Les liens parfois constitutifs entre centres de formation, laboratoires de recherche et monde professionnel y sont le sujet d’analyses (Devisme, 2010). L’émergence et l’évolution en parallèle des instituts et des agences d’urbanisme y est notamment traitée. [...]"
  • 2. Pensées / Impensés
    "L’urbanisme est ici mobilisé à travers les mouvements de sa pensée. Dans cette session, les contributions retranscrivent la trajectoire de concepts (l’urbanité par exemple), de figures (la « villediffuse », l’« entre-ville » etc.), de méthodes (statistiques à sensibles), de paradigmes (de la villebidon à la ville-durable), de personnalités (Henri Lefebvre pour n’en citer qu’un), de territoires (la métropole, la banlieue, le périurbain mais aussi les villes moyennes ou le rural), de textes (de Learning From Las Vegas à Delirious New York en passant par Poétique de la ville) ou de thématiques (la mobilité, l’habitat, le paysage pour ne citer que les plus conventionnelles). [...]"
  • 3. Technique / Politique
    "Les mouvements de politisation et dépolitisation qui ne cessent de ponctuer l’histoire et la théorie de l’urbanisme tendent aujourd’hui à une apparente dépolitisation et à une forte technicisation de la discipline. Cette session est à ce titre une invitation à réexaminer les rapports entre urbanisme, technique et politique. Des rapports qui sont bien souvent éclipsés par la quête des conditions matérielles de l’urbain. Pour autant, l’organisation des formes de coexistence urbaine répond bien de dimensions politiques. Normes (Pinson, 2018) et valeurs (Matthey, 2014) fixent ici les termes du Urban Feedback // 28-30 janvier 2020 // Université Grenoble Alpes débat. De prime abord absorbés dans le management économique et social qu’est l’urbanisme (Arab, 2007), les outils, méthodes et logiciels seront explicités et contextualisés. Il en va de même pour les systèmes d’acteurs et les réseaux dont l’analyse mettra en lumière les modèles et modalités de transmission et de pensée des politiques urbaines. [...]"
  • 4. Discipline / Disciplines
    "L’enjeu est ici de s’intéresser à l’urbanisme en tant que discipline (Davoudi, 2015) et plus généralement à sa relation aux autres disciplines. À quelles conditions l’urbanisme est-il considéré comme discipline à part entière (Barles, 2018) ? Existe-il vraiment en tant que discipline (Scherrer, 2013) ? Certains postulent que c’est une indiscipline (Pinson, 2004), d’autres que la discipline reste à indiscipliner (Buyck, 2019), que nous disent les traces de l’urbanisme en ce sens ? Certains qualifient a contrario l’urbanisme de domaine d’étude et alimentent dès lors les débats à propos des études urbaines (Paquot, 2000). Comment relire ce débat entre urbanisme et études urbaines (Scherrer, 2010 & Paquot, 2013) à l’épreuve des cinquante dernières années ? [...]"
  • 5. Ici / Ailleurs
    "Entre régionalisme (Savitch et al., 2009) et internationalisation (Sassen, 1991), c’est à la dimension située de l’urbanisme et à la circulation de ses modèles que s’intéresse cette session. Peut-il y avoir et à quelles conditions une théorie urbaine globale (Harrison et al., 2018) ? Comment cette dernière s’est-elle exprimée dans le monde de la recherche et de l’enseignement ? Que dire du tournant global des sciences sociales (Caillé et al., 2013) appliqué à l’urbanisme ? Mais aussi, à travers ces cinquante dernières années, comment s’opèrent concrètement les transferts de compétences d’un pays à l’autre ? [...]"
  • 6. Forme / Fond
    "Cette session est l’occasion de s’intéresser plus spécifiquement aux formes urbaines et à leurs enjeux sociaux (Tonkiss, 2013). Comment prolonger la chronique de formes urbaines telle qu’initiée notamment de l’îlot à la barre (Panerai et al., 1997) ? Et pour quels enseignements ? Les notions de composition – que l’on retrouve notamment dans le « nouvel urbanisme » (Ghorra-Gobin, 2003) et ses références historiques – ainsi que celle de collage (Rowe et Al., 1978) et ses effets durables sur le projet urbain (Panerai et al., 1999) sont-elles toujours d’actualité ? [...]"

"Une attention toute particulière est portée aux travaux se risquant à établir des passerelles et des hybridations entre divers domaines de savoirs : à l’articulation de plusieurs champs disciplinaires, croisant pratiques de recherche et activités d’urbaniste, intégrant diverses modalités de critique urbaine et empruntant à la fois à l’histoire urbaine et à l’épistémologie.
Ce colloque est international, bilingue anglais et français. Il comportera deux jours de conférences et une journée de visite/atelier."

INFORMATIONS PRATIQUES

Date limite de soumission : 3 octobre 2019.

Soumissions à déposer en ligne sur le site du colloque

Modalités : proposition de 3 000 signes max. en français ou en anglais dans l’un des six axes.